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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng furent très émus de cette nouvelle.<br />

— Il faut convenir, dirent-ils, que nous sommes bien malheureux<br />

en fait de mariage ! Après avoir traversé une multitude de<br />

montagnes et de rivières, nous sommes arrivés ici avec l’espoir<br />

que mademoiselle Chân nous accorderait un moment d’entrevue<br />

et apprécierait notre p.425 talent. Qui aurait prévu que nous ne<br />

pourrions la rencontrer, et qu’elle se trouverait aussi éloignée de<br />

nous qu’une personne du pays de Thsîn ? En quittant la capitale<br />

pour cause de santé, son père nous a séparés de lui par des<br />

montagnes et des rivières ; comment pourrons-nous la voir ?<br />

Yên-pé-hân se refusait encore à croire cette nouvelle. Il ordonna à<br />

un domestique d’aller acheter l’almanach impérial, et jetant <strong>les</strong> yeux<br />

sur le premier feuillet qui offrait la liste des ministres d’État, il y<br />

chercha en vain le nom de Chân-hiên-jîn. Il reconnut alors qu’on lui<br />

avait dit vrai, et se laissa aller au découragement. Quoique P’ing-jou-<br />

heng ne fût pas de bonne humeur, il prit à son tour l’almanach, le<br />

feuilleta dans tous <strong>les</strong> sens, et le parcourut avec la plus grande<br />

attention.<br />

— Puisqu’il est parti, dit Yên-pé-hân, à quoi bon toutes ces<br />

recherches ?<br />

— Les fleurs que l’on sème exprès ne réussissent pas toujours,<br />

répondit P’ing-jou-heng, et quelquefois on rencontre un saule<br />

qu’on a planté sans intention. Quant à Ling-kiang-sioué, dont je<br />

vous avais parlé autrefois, je pensais qu’elle se trouvait dans la<br />

capitale, et voilà pourquoi je jetais un coup d’œil sur l’almanach<br />

impérial.<br />

— Dans une capitale aussi grande, dit Yên-pé-hân en riant, c’est<br />

comme l’algue qui flotte sur le vaste océan ; où irez-vous la<br />

chercher ?<br />

— Monsieur, dit P’ing-jou-heng, ne faites pas attention à moi, et<br />

laissez-moi chercher à ma fantaisie.<br />

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