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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Nous autres villageois, répondit-il, comment pourrions-nous<br />

savoir si c’est vrai ou faux ? Songez, monsieur, que si des<br />

campagnards de notre espèce ont des talents, ils doivent être<br />

très bornés. Voici tout ce qui en est : comme Ling, le richard,<br />

possède un peu de biens, il se vante lui-même dans l’espoir<br />

d’accrocher un mari pour sa fille. p.172<br />

— Je trouve vos raisons très justes, lui dit Song-sîn.<br />

Dès que ces propos du villageois eurent pénétré dans son esprit, il<br />

sentit redoubler son audace. Alors, en compagnie de ses <strong>deux</strong> amis,<br />

Tao et Liéou, il traversa à pied le pont de pierre. Comme il approchait<br />

de la maison, il tira de son nécessaire un pinceau et de l’encre et écrivit<br />

sur un billet :<br />

« Song, lettré retiré de la province du Chân-tong, vient avec le docteur<br />

Tao et le licencié Liéou pour s’informer de la jeune fille de talent et<br />

parler poésie avec elle 180 . »<br />

Il appela un domestique et le pria d’entrer avant lui et de présenter son<br />

billet.<br />

En ce moment, Ling-kiang-sioué, qui était parfaitement sûre de<br />

l’arrivée de Song-sîn, avait prié son père d’inviter le bachelier Tching,<br />

et avait préparé une collation en attendant sa visite.<br />

Dès qu’il eut lu le billet qu’on lui apportait, il alla au-devant d’eux<br />

avec son beau-frère pour <strong>les</strong> recevoir. A la vue des trois hôtes, le<br />

bachelier Tching prit le premier la parole :<br />

— Messieurs, dit-il, nous autres gens de village, nous ignorions<br />

que vos trois seigneuries nous honoreraient de leur visite, et<br />

nous avons manqué de vous recevoir dignement.<br />

— Par hasard, dit Song-sîn, en cherchant <strong>les</strong> beautés du<br />

printemps, nous avons entendu parler d’une fille de talent, et<br />

nous avons pris la liberté grande de lui rendre visite. Mais<br />

craignant de paraître peu respectueux, nous n’avons pas osé lui<br />

envoyer notre carte.<br />

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