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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

lui-même, à ce pavillon, et tenir des propos légers pour me<br />

séduire. Vous qui n’êtes que le fils d’un homme riche 568 ,<br />

comment avez-vous eu l’audace de braver le décret impérial et<br />

de me manquer d’égards ? Croyez-vous, par hasard, que mon<br />

sceptre soit émoussé ?<br />

A ces mots, elle ordonna à ses servantes de détacher d’un piédestal<br />

orné de dragons son sceptre d’or, le prit p.557 dans sa main et se<br />

dressant sur ses pieds :<br />

— Tchang-în, s’écria-t-elle, a osé séduire la personne que<br />

l’empereur a honorée du titre de fille de talent ; pour obéir à son<br />

auguste décret, je vais le frapper à mort.<br />

Elle dit, et levant le sceptre d’or, elle s’apprête à lui en asséner un coup<br />

sur la tête.<br />

Tchang-în est saisi d’effroi et se sent défaillir 569 . Il veut se lever et<br />

fuir précipitamment, mais une multitude de servantes le saisissent<br />

fortement et le tiennent immobile. Réduit aux abois, il frappe vingt fois<br />

la terre avec sa tête 570 et ne cesse de crier :<br />

— Grâce, mademoiselle ! grâce mademoiselle ! C’est la première<br />

fois que je viens du midi ; je vous jure que je ne le savais pas. Je<br />

vous en supplie, mademoiselle, laissez-moi la vie.<br />

Chân-taï resta sourde à ses prières, et tenant toujours le sceptre<br />

d’or, elle ne songeait qu’à le frapper. Heureusement pour Tchang-în<br />

que Ling-kiang-sioué, qui se tenait près d’elle, lui parla en sa faveur,<br />

mais elle ne voulait rien écouter. Par bonheur, le domestique de<br />

Tchang-în ayant entendu proférer, au haut du pavillon, des paro<strong>les</strong> qui<br />

ne sentaient rien de bon, sortit à la hâte et se rendit dans le salon de<br />

derrière pour en informer Chân-hiên-jîn.<br />

— Mon noble maître, lui dit-il, s’est oublié un instant, et est<br />

monté, par mégarde, dans le pavillon du pied de jade.<br />

Mademoiselle en est irritée, et veut profiter d’un décret impérial<br />

pour l’assommer. Je supplie Votre Excellence d’avoir égard au<br />

rang de mon maître p.558 et d’aller promptement intercéder pour<br />

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