les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
répondre à son appel. C’est là témoigner un véritable respect
pour l’empereur, et il y a une immense distance entre ce respect
et le dédain dont vous parlez.
— Messieurs, repartit le président du concours, puisque vous
voulez vous en retourner, afin de concourir pour la licence, c’est
une noble résolution. Mais je crains que, dans la suite, il ne soit
trop tard pour vous excuser. Que n’exposez-vous tout de suite
vos intentions dans un placet ? Quand j’irai rendre compte de ma
commission, je le présenterai moi-même à l’empereur. Dès qui
Sa Majesté l’aura clairement examiné, non seulement elle ne
vous blâmera pas, mais elle reconnaîtra que vous joignez tous
deux le talent à la modestie. Lorsque, plus tard, vous jouirez de
votre succès, au milieu du banquet où retentira l’ode Lou-
ming 589 , et que vous irez admirer p.580 les fleurs dans le jardin
du palais, l’empereur ne manquera pas de vous faire le plus
bienveillant accueil.
Yên et P’ing le remercièrent avec effusion.
— Vu les avis que vous voulez bien nous donner, lui dirent-ils, il
faut que nous présentions de suite un placet à sa Majesté.
Wang, le président du concours, les fit rester avec lui dans l’hôtel de
la poste et les invita à dîner. Tout en buvant avec eux, il examina leurs
compositions en vers et en prose élégante. Il trouva qu’ils avaient un
style divin et une profonde érudition. Cette lecture le transporta de joie :
— Messieurs, leur dit-il, si vous concourez pour la licence, vous
êtes sûrs d’arriver aux premiers rangs. Comme mes examens de
cette année sont terminés, d’après les règlements il faut que
j’aille rendre compte de ma commission. Le nouveau président
du concours pour la licence est déjà entré en fonctions. Si vous
vous en retournez au plus vite, vous arriverez encore à temps.
Pour moi, j’espère apprendre à la capitale la nouvelle de vos
succès.
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