03.07.2013 Views

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

aujourd’hui dans son village sous l’escorte des gendarmes, il ne put<br />

trouver d’asile nulle part. Il se vit donc réduit à descendre dans une<br />

hôtellerie. Les gendarmes le voyant dans cette triste position, et<br />

n’ayant rien à attendre de lui, demandèrent aux autorités loca<strong>les</strong> leur<br />

feuille de retour et partirent.<br />

Song-sîn n’avait, il est vrai, ni parents, ni alliés, mais heureusement il<br />

portait encore sur lui quelques onces d’argent ; aussi nourrissait-il encore<br />

l’idée de voyager. Voyant <strong>les</strong> gendarmes partis, il reprit ses habitudes<br />

d’oisiveté et se mit à fréquenter <strong>les</strong> magistrats retirés. Le malheur voulut<br />

que la nouvelle de son renvoi, sous l’escorte des gendarmes, s’étant<br />

répandue dans <strong>les</strong> départements et <strong>les</strong> districts, il se vit exposé de tous<br />

côtés au mépris du public. Il en fut vivement mortifié. Au bout de quelque<br />

temps, comme il se trouvait un jour chez un magistrat retiré, il vit la liste<br />

des nouveaux fonctionnaires, et remarqua que Téou-koué-i avait été<br />

nommé préfet de Yang-tchéou. Il en fut transporté de joie. « Il m’est<br />

vraiment impossible, dit-il, de vivre en paix ici ; mais voici justement une<br />

heureuse occasion. Je resterai ici jusqu’à la fin de l’année, puis j’irai faire<br />

un tour à Yang-tchéou. » p.156 Comme il n’avait rien qui le retint, dès que<br />

l’année fut écoulée, il se mit de suite en route, traversa la rivière Hoaï, et,<br />

en moins de quinze jours, il arriva à Yang-tchéou. En entrant dans la<br />

ville, il s’informa du nouveau préfet, et apprit qu’il n’était pas encore<br />

arrivé à son poste. Il se vit alors réduit à chercher un gîte dans un<br />

couvent. Tout le long du jour, il allait flâner aux barrières ou sur la jetée.<br />

Il voyait des lettrés et des magistrats de tous <strong>les</strong> pays qui arrivaient en<br />

foule à Yang-tchéou, <strong>les</strong> uns pour prendre des femmes de second rang,<br />

<strong>les</strong> autres pour acheter des servantes. Une foule d’entremetteuses 167<br />

allaient et venaient sans cesse de tous côtés. « Son Excellence Chân, dit<br />

Song-sîn en lui-même, voulait acheter des servantes qui sussent lire. Moi<br />

qui suis ici sans rien faire, que ne profité-je de l’occasion pour lui en<br />

chercher ? Si je lui en procure une seule, peut-être sera-ce un moyen<br />

d’obtenir un jour de l’avancement. Quand même je ne réussirais pas à<br />

découvrir ce qu’il cherche, il lui sera toujours agréable de <strong>les</strong> voir. » Sa<br />

résolution une fois arrêtée, il fit savoir aux entremetteuses qu’il cherchait<br />

134

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!