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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

premier ministre et sa noble épouse n’éprouvent de vives<br />

inquiétudes. » C’est pourquoi, après lui avoir offert le thé et<br />

l’avoir retenue jusqu’à ce moment, il la combla de présents et me<br />

chargea de vous la ramener.<br />

— En vérité, s’écria Chân-hiên-jîn, <strong>les</strong> bienfaits de notre saint<br />

empereur et ceux de l’impératrice sont élevés comme le ciel et<br />

profonds comme la terre ; j’en éprouve p.061 une reconnaissance<br />

infinie. Ce n’est pas tout : Sa Majesté a donné à Votre Seigneurie<br />

la peine de reconduire ma fille à une grande distance ; c’est un<br />

service dont j’étais indigne. Aujourd’hui, dans le trouble où je<br />

suis, je craindrais de vous traiter avec trop peu d’égards. Un<br />

autre jour, si vous le permettez, je préparerai un repas<br />

convenable et j’aurai l’honneur de vous y inviter. Je vous offrirai<br />

ensuite de modestes présents pour vous témoigner ma<br />

reconnaissance.<br />

— Moi et Votre Excellence, dit Lieou-kong en riant, nous sommes<br />

de la même maison et nous nous voyons sans cesse ; pourquoi<br />

tenir avec moi ce langage de cérémonie ? Votre splendide repas<br />

n’excite point mes désirs ; quant à vos riches présents, je<br />

n’oserais <strong>les</strong> accepter. Tenez, je vais vous parler franchement :<br />

Si Votre Excellence a de l’amitié pour moi, je dés ire uniquement<br />

que votre noble fille écrive elle-même des vers sur un éventail et<br />

m’en fasse cadeau ; ce sera, pour moi, un trésor inestimable.<br />

Tout autre objet serait sans valeur à mes yeux.<br />

— Seigneur, reprit Chân-hiên-jîn, comment oserais-je ne pas me<br />

conformer à votre honorable désir ? Demain, j’ordonnerai à ma<br />

fille d’écrire des vers et de vous <strong>les</strong> offrir.<br />

— Pour obtenir toute autre chose, dit l’eunuque, une insistance<br />

opiniâtre serait de la dernière inconvenance, mais des vers ou de<br />

la prose élégante, rien n’empêche qu’on n’en demande jusqu’à<br />

l’importunité. Si, vous et votre noble fille, vous daignez<br />

m’honorer de votre amitié, pourquoi ne pas m’accorder tout de<br />

suite, et sous mes yeux, la faveur que je sollicite ? Vous mettriez<br />

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