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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

siècle. Mais cette Ling-kiang-sioué, que j’ai rencontrée dernièrement<br />

dans le temple de Mîn-tseu, du district de Wên-tchang, et qui avait<br />

composé des vers, c’était réellement une fille de talent. Par malheur<br />

pour moi, à peine avais-je aperçu sa figure qu’elle a disparu sans que je<br />

pusse découvrir ses traces. Si elle se fût arrêtée un instant et que<br />

j’eusse pu composer des vers avec elle sur <strong>les</strong> mêmes rimes, j’aurais<br />

certainement trouvé en elle une personne capable de m’apprécier. Je<br />

me rappelle que le bateau que j’ai vu avant-hier était tout couvert de<br />

sceaux officiels, et que des employés de quelque tribunal marchaient à<br />

sa suite. Si elle n’appartenait pas à la famille d’un magistrat illustre,<br />

d’où viendrait un cortège aussi imposant ? Seulement, j’ai fait <strong>les</strong><br />

recherches <strong>les</strong> plus actives parmi tous <strong>les</strong> fonctionnaires de l’État ; et<br />

dans la capitale, je n’ai pas trouvé un seul magistrat éminent du nom<br />

de Ling. Je n’y comprends rien. »<br />

Il était justement agité de mille pensées confuses, lorsque, tout à<br />

coup, on vint lui annoncer la visite de p.283 Youên-în. De suite, il l’invita<br />

à entrer et lui offrit ses civilités. Après <strong>les</strong> questions d’usage 300 , P’ing-<br />

jou-heng lui montra du doigt, sur le mur, <strong>les</strong> nouveaux vers qu’il venait<br />

de composer, et où il avait exprimé <strong>les</strong> peines et <strong>les</strong> sentiments de son<br />

cœur.<br />

Youên-în y ayant jeté <strong>les</strong> yeux, s’écria en souriant :<br />

— Monsieur Tseu-tchi 301 , c’est trop fort que de dire que, dans<br />

tout l’empire, il n’y a pas un seul homme de talent. Ne vous<br />

formalisez pas si j’ose heurter votre opinion. Est-ce que l’empire<br />

a jamais manqué d’hommes de talent ? Cette idée vient sans<br />

doute de ce que monsieur Tseu-tchi, vivant seul dans un coin<br />

obscur et n’ayant que des connaissances bornées, n’en a pas<br />

encore rencontré un seul ?<br />

— Il est bien vrai, reprit P’ing-jou-heng, que je vis seul, dans un<br />

coin obscur, et n’ai que des connaissances bornées. Pour le<br />

moment, je demanderai à mon frère aîné Chi-kiao 302 s’il en a<br />

jamais rencontré quelques-uns.<br />

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