03.07.2013 Views

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— C’est lui-même, reprit vivement P’ing-jou-heng : comment<br />

monsieur Tchang a-t-il pu le savoir ?<br />

— Monsieur, dit Tchang-în en riant, tous ceux qui appartiennent<br />

à la famille des lettrés entrent mutuellement en rapport par une<br />

influence secrète. Comment aurais-je pu ne point vous<br />

reconnaître ? Si vous allez tous <strong>deux</strong> rendre visite à Yên, le<br />

comte de Tsé, serait-ce par hasard que vous le prenez pour un<br />

homme de talent parce qu’il a obtenu au concours le premier<br />

rang ? Quoique je n’aie obtenu que le second rang, me ferez -<br />

vous l’injure de croire que je ne suis pas un homme de talent ?<br />

Comment passeriez-vous devant ma porte sans entrer ? Si vous<br />

dédaignez tous <strong>deux</strong> de m’honorer de votre visite, comment<br />

oserais-je vous faire entrer de force ? Seulement, puisque vous<br />

avez dit que vous étiez fatigués, que n’entrez -vous pour vous<br />

reposer un instant ? J’aurais le plaisir de vous offrir une tasse de<br />

thé : qu’en dites-vous ?<br />

— Il y a bien longtemps, dit Youên-în, que M. P’ing pense avec<br />

estime à votre talent supérieur. Il avait un désir extrême de<br />

venir vous saluer, mais n’ayant pas encore eu l’honneur de vous<br />

être recommandé, il n’a pas osé agir à la légère. Aujourd’hui que<br />

nous avons eu le bonheur de vous rencontrer, si vous ne<br />

dédaignez pas notre humble visite, nous nous ferons un devoir<br />

d’entrer dans votre salon et de vous offrir nos hommages.<br />

Tchang-în, voyant que Youên-în répondait à son invitation, fit un<br />

salut et voulut leur céder le pas ; mais p.290 P’ing-jou-heng resta<br />

immobile et n’y put consentir.<br />

— Monsieur, dit-il, jusqu’à présent je n’avais point l’honneur de<br />

vous connaître ; comment oserais-je vous offenser à ce point ?<br />

— En général, reprit Youên-în, <strong>les</strong> hommes de lettres ne forment<br />

qu’une même famille ; en quoi pourriez-vous ainsi m’offenser ?<br />

A ces mots, il le prit par la main et le fit entrer.<br />

234

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!