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últimas corrientes teóricas en los estudios de traducción - Gredos ...

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EMMANUEL HERIQUE–”STYLISTIQUE COMPAREE REVISITED”: EDITION CARNETS DE NOTES<br />

“STYLISTIQUE COMPARÉE REVISITED”: LE PROJET D’ÉDITION<br />

DES CARNETS DE NOTES DU PROFESSEUR VINAY<br />

I) QUELLE THEORIE ?<br />

305<br />

EMMANUEL HERIQUE<br />

University of Victoria, Canada<br />

Si l’on passe <strong>en</strong> revue la littérature concernant la traduction <strong>de</strong>puis la <strong>de</strong>uxième<br />

guerre mondiale, il est surpr<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> voir une question sans cesse réapparaître, jusque dans<br />

les tout <strong>de</strong>rniers numéros <strong>de</strong>s périodiques <strong>en</strong> traductologie. Il s’agit <strong>de</strong> la question d’une<br />

théorie <strong>de</strong> la traduction. Non pas <strong>de</strong> telle théorie qui s’opposerait à telle autre, mais <strong>de</strong><br />

savoir s’il peut y avoir une théorie <strong>de</strong> la traduction.<br />

La question est surpr<strong>en</strong>ante. En effet, on serait t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> dire: “Que les théorici<strong>en</strong>s<br />

théoris<strong>en</strong>t, et que les traducteurs traduis<strong>en</strong>t!”. Signe <strong>de</strong> notre temps, sans doute, où les<br />

savoirs dans le domaine <strong>de</strong>s humanités cherch<strong>en</strong>t à se définir, souv<strong>en</strong>t à grands r<strong>en</strong>forts <strong>de</strong><br />

mots, sans jamais vraim<strong>en</strong>t y arriver.<br />

Il y a eu les “théoritrads”, opposés aux “artrads”, mais aussi les “pédagotrads”, les<br />

“linguitrads”, les “stylitrads” et les “lexitrads”, tels les décrit dans un bilan <strong>de</strong> “vingt ans <strong>de</strong><br />

traduction” Jean-Paul Vinay, le “criticotrad <strong>de</strong> service” du journal Meta <strong>en</strong> mars 1975<br />

(Vinay 1975: 7-27). Et l’exemple cité du garagiste <strong>de</strong> Oak Bay, le quartier où a vécu M.<br />

Vinay à Victoria, qui affichait “HAVE WRENCH – WILL MONKEY” fait <strong>en</strong>trer <strong>en</strong><br />

scène pour un bref instant “l’ordinotrad” <strong>de</strong>rrière ses portes vitrées, qui vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

repasser dans cinquante ans pour la traduction. C’est le “trad”, tout simplem<strong>en</strong>t, qui<br />

“soupire, retrousse ses manches et essaye <strong>de</strong> traduire” 1.<br />

Cet exemple nous servira <strong>de</strong> parabole pour situer son auteur par rapport à la théorie<br />

<strong>en</strong> traduction: “Le Trad n’est guère porté à théoriser”; “Vue <strong>de</strong> loin, l’activité <strong>de</strong>s Trads<br />

intrigue évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t les linguistes qui flair<strong>en</strong>t une veine à explorer”; “La théoritrad […] est<br />

surtout utile aux linguistes” (Vinay 1975: 7-27). Voilà donc les p<strong>en</strong>dules remises à l’heure.<br />

Huit ans plus tard et dans le même journal, Jean-Clau<strong>de</strong> Gémar fait le point sur la<br />

même question, sous le titre curieux <strong>de</strong> “L’apport <strong>de</strong>s pratici<strong>en</strong>s à la théorie générale <strong>de</strong> la<br />

traduction” (et non l’inverse!). Modulation sur le même thème, qui conclut au “<strong>de</strong>stin<br />

ambival<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’homme que d’être éternellem<strong>en</strong>t partagé <strong>en</strong>tre le cœur et la raison” (Gémar<br />

1983: 323-337).<br />

La même année (1983) on <strong>de</strong>mandait à Jean-Paul Vinay <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir sur les lieux du<br />

crime pour célébrer les 25 ans <strong>de</strong> la fameuse Stylistique comparée du français et <strong>de</strong> l’anglais. Dans<br />

un article remarquable intitulé “SCFA revisited” (Vinay 1983: 417-431), il fait l’apologie du<br />

livre, répondant aux critiques, notamm<strong>en</strong>t celles <strong>de</strong> Jean Delisle qui voit dans la Stylistique<br />

comparée <strong>de</strong> simples “constatations” et non pas <strong>de</strong>s procédés qui aurai<strong>en</strong>t “valeur<br />

d’algorithmes <strong>de</strong> traduction” (Vinay 1983: 422). Jean-Paul Vinay insiste sur la notion <strong>de</strong><br />

1 “En admettant que ledit garagiste soit assez fou pour faire <strong>de</strong> la publicité <strong>en</strong> français à Victoria. On pourrait<br />

essayer du côté <strong>de</strong> ‘monkey wr<strong>en</strong>ch’, <strong>en</strong> supposant un garagiste représ<strong>en</strong>tant Peugeot ou R<strong>en</strong>ault: CLEF ANGLAISE,<br />

MECANICIEN FRANÇAIS” (Vinay 1975: 7-27).

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