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últimas corrientes teóricas en los estudios de traducción - Gredos ...

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PAULO OTTONI –TRADUCTION ET DECONSTRUCTION<br />

Dans cette affirmation la traduction joue, avec les langues, un rôle précis et unique,<br />

Derrida nous montre qu’il y a: “différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> système <strong>de</strong> langues inscrite dans une seule<br />

langue” et “il y a l’impureté dans chaque langue”. Ces <strong>de</strong>ux argum<strong>en</strong>ts nous permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

mieux compr<strong>en</strong>dre notre analyse <strong>de</strong> la différance (avec un a). Ainsi Derrida (1998: 261) va-t-il<br />

plus loin: il associe d’une manière définitive la déconstruction avec <strong>de</strong>s héritages qui<br />

peuv<strong>en</strong>t, aussi, être p<strong>en</strong>sés comme une espèce <strong>de</strong> contamination.<br />

Il ne faut jamais r<strong>en</strong>oncer à déconstruire les instrum<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la déconstruction. S’il<br />

y avait un axiome <strong>de</strong> “la” déconstruction (ce dont je doute), ce serait celui: comme la<br />

déconstruction met <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s héritages, elle est héritière <strong>de</strong> langages, <strong>de</strong> logiques, <strong>de</strong><br />

phrases, <strong>de</strong> séqu<strong>en</strong>ces et d’idiomes.<br />

Or, on peut dire qu’un axiome possible <strong>de</strong> “la” déconstruction est la contamination<br />

qu’il y a <strong>en</strong>tre langue et idiome (ma première hypothèse). Pour illustrer mon argum<strong>en</strong>tation,<br />

il est important <strong>de</strong> remarquer la manière dont Derrida (2000: 89) discute <strong>de</strong> la question <strong>de</strong><br />

l’im-possibilité <strong>de</strong> (la) traduction d’une phrase analysée par J-L Nancy: “La p<strong>en</strong>sée pèse<br />

exactem<strong>en</strong>t le poids du s<strong>en</strong>s”, avec “(l’infime différ<strong>en</strong>ce d’une lettre, n, <strong>en</strong>tre p<strong>en</strong>ser et<br />

peser)”. Derrida s’adresse au traducteur pour proposer la traduction <strong>en</strong> anglais et <strong>en</strong><br />

allemand <strong>de</strong> cette phrase, et affirme l’intraductibilité <strong>de</strong> cette “trace déposée dans la<br />

langue”. Quand il <strong>de</strong>man<strong>de</strong>: “comm<strong>en</strong>t traduire <strong>en</strong> anglais ou <strong>en</strong> allemand l’affinité <strong>en</strong>tre<br />

p<strong>en</strong>ser et peser ?”, nous pouvons constater la liaison définitive qu’il y a <strong>en</strong>tre la traduction et<br />

la déconstruction et il continue:<br />

On aimerait disposer plus souv<strong>en</strong>t d’analyses aussi dégrisantes, aussi vigilantes et<br />

probes au regard du désir étymologiste ou <strong>de</strong> la puissance métaphorique, au regard <strong>de</strong>s<br />

contradictions indécidables et non dialectisables quand il s’agit <strong>de</strong> telle affinité inscrite dans<br />

une autre famille <strong>de</strong> langues : par exemple, quant à la p<strong>en</strong>sée, l’affinité <strong>en</strong>tre d<strong>en</strong>k<strong>en</strong> et<br />

dank<strong>en</strong>, thinking et thanking.<br />

Dans un autre mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sa réflexion sur la p<strong>en</strong>sée <strong>de</strong> J-L Nancy, Derrida (2000:<br />

249-250) s’adresse aux traducteurs. Au cours <strong>de</strong> son analyse sur la singularité et sur<br />

l’espacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s syntagmes idiomatiques: t<strong>en</strong>ir lieu et avoir lieu, il dit :<br />

A lieu et ti<strong>en</strong>t lieu: a lieu tout <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant lieu, a lieu pour t<strong>en</strong>ir lieu - par le fait <strong>de</strong> s<strong>en</strong>tir lieu et<br />

<strong>en</strong> vue <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir lieu: a lieu <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir lieu: t<strong>en</strong>ant lieu d’avoir lieu. (Si je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> comm<strong>en</strong>t un<br />

traducteur pourrait s’y pr<strong>en</strong>dre pour traduire les syntagmes idiomatiques que je propose et<br />

souligne ainsi, c’est aussi parce qu’ils dis<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> son ess<strong>en</strong>ce im-possible, l’opération <strong>de</strong><br />

toute traduction, là où elle est un corps à corps <strong>de</strong>s idiomes qui ne fera l’économie <strong>de</strong>s<br />

métonymies, <strong>de</strong>s substitutions et <strong>de</strong>s prothèses techniques. La traduction, là où elle est un<br />

événem<strong>en</strong>t considérable <strong>de</strong> la p<strong>en</strong>sée, a lieu <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir lieu.<br />

À partir <strong>de</strong> ce comm<strong>en</strong>taire, nous pouvons dire que Derrida prévoit déjà la<br />

contamination <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> la traduction. Cette opération – la traduction <strong>de</strong> ces<br />

syntagmes idiomatiques – est “un corps à corps <strong>de</strong>s idiomes qui ne fera l’économie <strong>de</strong>s<br />

métonymies, <strong>de</strong>s substitutions et <strong>de</strong>s prothèses techniques”. Le corps à corps <strong>de</strong>s idiomes<br />

aura un rôle décisif à la fois pour la traduction et pour la déconstruction. Bref, selon lui, “la<br />

traduction comme un événem<strong>en</strong>t considérable <strong>de</strong> la p<strong>en</strong>sée, a lieu <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir lieu”.<br />

texte.<br />

Pour conclure, rev<strong>en</strong>ons aux <strong>de</strong>ux épigraphes que j’ai choisies pour comm<strong>en</strong>cer ce<br />

“L’idiome, s’il y <strong>en</strong> a, n’est jamais pur, choisi ou manifeste <strong>de</strong> son propre côté,<br />

justem<strong>en</strong>t. L’idiome est toujours et seulem<strong>en</strong>t pour l’autre, d’avance exproprié (exapproprié)”<br />

(Derrida 1988: 37). L’idiomatique est le résultat <strong>de</strong> la contamination <strong>en</strong>tre<br />

langue et idiome et cela a lieu parce que “l’idiome est toujours et seulem<strong>en</strong>t pour l’autre”<br />

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