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últimas corrientes teóricas en los estudios de traducción - Gredos ...

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EMMANUEL HERIQUE–”STYLISTIQUE COMPAREE REVISITED”: EDITION CARNETS DE NOTES<br />

<strong>de</strong>s formes extrêmem<strong>en</strong>t variables. Quant aux débats théoriques sur la nature <strong>de</strong> la<br />

traduction, on <strong>en</strong> voit l’origine dans l’exp<strong>los</strong>ion réc<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s disciplines linguistiques.<br />

Monsieur Vinay était un pédagogue reconnu. Il préférait, quand il était doy<strong>en</strong> et<br />

professeur <strong>en</strong> linguistique à l’université <strong>de</strong> Victoria, <strong>en</strong>seigner les cours d’introduction à la<br />

linguistique générale. Changeant <strong>de</strong> lunettes pour lire l’autre langue, écrivant à l’<strong>en</strong>vers pour<br />

distraire et captiver l’att<strong>en</strong>tion, c’était un homme qui – à l’image <strong>de</strong> la langue anglaise dont il<br />

avait fait toute sa vie professionnelle – préférait le concret à l’abstraction.<br />

La Stylistique comparée montre le chemin (une métaphore fréqu<strong>en</strong>te chez J.-P. V. et<br />

chez les traducteurs) à suivre pour traduire; elle insiste sur ce qu’il faut faire plutôt que sur<br />

les erreurs à éviter. En ce s<strong>en</strong>s les stylistiques comparées <strong>de</strong> Malblanc et <strong>de</strong><br />

Vinay/Darbelnet fur<strong>en</strong>t étonnamm<strong>en</strong>t mo<strong>de</strong>rnes car elles n’avançai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> sans une<br />

abondance d’exemples et visai<strong>en</strong>t moins à réduire la langue selon un concept qu’à<br />

l’explorer. On sait <strong>de</strong>puis que seule cette linguistique-là est crédible – la linguistique du<br />

corpus et <strong>de</strong> l’observation. C’est sans doute, dans un autre ordre d’idées, ce qui explique<br />

l’attrait <strong>de</strong> la pragmatique aujourd’hui, aussi bi<strong>en</strong> que le succès <strong>de</strong>s travaux convaincants<br />

d’un Adamczewski, A. Joly, et même Ducrot ou Culioli.<br />

Voici ce qu’écrit J.-P. Vinay dans un compte-r<strong>en</strong>du sur le seul ouvrage qui soit le<br />

miroir <strong>de</strong> la SCFA, la Stylistique comparée du français et <strong>de</strong> l’allemand d’A. Malblanc parue <strong>en</strong><br />

1961:<br />

A. Malblanc a accumulé les exemples, n’avançant ri<strong>en</strong> qui ne soit soli<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t étayé<br />

par un “corpus” emprunté à la langue mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> tous les jours comme à la langue<br />

littéraire. Il est important <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> ne pas restreindre ces rapprochem<strong>en</strong>ts aux textes <strong>de</strong>s<br />

écrivains : on tomberait dans la confusion <strong>en</strong>tre stylistique et style qui ôte si souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la<br />

valeur aux conclusions <strong>de</strong>s t<strong>en</strong>ants <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> “littéraire”. La majorité <strong>de</strong>s exemples<br />

cités reflète la démarche <strong>de</strong> la p<strong>en</strong>sée quotidi<strong>en</strong>ne, <strong>de</strong> sorte que les caractéristiques ainsi<br />

dégagées sont celles <strong>de</strong> la langue et non <strong>de</strong> la parole. (Vinay 1962)<br />

Ainsi la théorie linguistique et la pédagogie sont-elles bi<strong>en</strong> servies par cette<br />

phi<strong>los</strong>ophie <strong>de</strong> l’exemple. Et c’est cela même qui doit faire la force <strong>de</strong> notre projet<br />

d’édition.<br />

Le corpus est constitué <strong>de</strong> carnets <strong>de</strong> notes manuscrites concernant la stylistique<br />

comparée du français et <strong>de</strong> l’anglais, c’est-à-dire d’exemples pris sur le vif, et dans <strong>de</strong>s<br />

situations souv<strong>en</strong>t ordinaires, <strong>de</strong> traductions plus ou moins correctes qu’il faut évaluer,<br />

voire compléter. La <strong>de</strong>uxième partie du corpus, qui est considérable, est constituée <strong>de</strong> notes<br />

<strong>de</strong> langue rédigées pour <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> radio et <strong>de</strong> télévision diffusées autour <strong>de</strong><br />

Montréal, puis dans tout le Canada, dans les années cinquante et soixante. La plupart <strong>de</strong> ces<br />

émissions fur<strong>en</strong>t faites <strong>en</strong> équipe, chaque participant pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> charge une partie bi<strong>en</strong><br />

précise <strong>de</strong> comm<strong>en</strong>taires linguistiques.<br />

Dans le fond comme dans la forme <strong>de</strong> ces “émissions <strong>de</strong> stylistique”, et comme<br />

dans la SCFA, c’est le concret qui primait. Par exemple, à propos <strong>de</strong> l’émission Speaking<br />

Fr<strong>en</strong>ch, diffusée <strong>de</strong> 1955 à 1966, le CBC Times du 24 au 30 mars 1962 fait la <strong>de</strong>scription<br />

suivante: “He may don a space helmet, dress up as a baby, or clown at the grand piano to<br />

make his pupils laugh their way to a better un<strong>de</strong>rstanding of Fr<strong>en</strong>ch”. Au début <strong>de</strong> cette<br />

série d’émissions, alors qu’elles n’étai<strong>en</strong>t diffusées que sur Montréal et Toronto, il se servait<br />

aussi <strong>de</strong> marionnettes.<br />

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