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PAULO OTTONI –TRADUCTION ET DECONSTRUCTION
TRADUCTION ET DÉCONSTRUCTION: LA CONTAMINATION
CONSTITUTIVE ET NÉCESSAIRE DES LANGUES 1
RESUME
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PAULO OTTONI
Universidade Estadual de Campinas
Cette communication a comme objectif de discuter et analyser l’écriture de Jacques
Derrida. Cette écriture, déjà une “traduction” en français qui n’a jamais eu un “original”, se soutient
à partir d’une espèce de contamination constitutive et nécessaire des langues. La traduction de cette
écriture va nous faire parvenir, faire “arriver” à la langue d’arrivée (J.D.). Comment traduire un texte déjà
écrit dans plus d’une langue ? Comment (re)concilier l’intraduisible et la traduction ? Je vais essayer de
répondre à ces questions en montrant que la traduction met en scène cette contamination. Dans la
traduction de la déconstruction il n’y a pas de frontières entre des/les langues et des/les textes. Ces
frontières sont impossibles parce que la contamination est nécessaire. Cette impossibilité d’établir
ces frontières relève du paradoxe de la traduction: faire l’intraduisible, se traduire dans la langue
d’arrivée.
L’idiome, s’il y en a, n’est jamais pur, choisi ou manifeste de son propre côté,
justement. L’idiome est toujours et seulement pour l’autre, d’avance exproprié (exapproprié).
Jacques Derrida (Y a t-i-il une langue philosophique?)
Le paradoxe de l’idiome, même pour qui parle idiomatiquement son idiome, ce
que les gens appellent trop rapidement une “langue maternelle”, c’est qu’on ne se
l’approprie pas.
Traduction: intraduisible – à traduire.
Jacques Derrida (Fidélité à plus d’un)
Déconstruction: plus d’un mot en un mot, plus d’une langue en une seule langue.
Je vais commencer ma réflexion avec une affirmation de Derrida (1992: 9) que je
trouve très importante, parce qu’elle met en discussion, d’une manière tout à fait inédite, le
fait qu’il ne peut pas y avoir de différence entre langue, idiome et dialecte. Il affirme:
Au risque de choquer certains linguistes ou lexicologues, je ne retiendrai ici
aucune différence entre langue, idiome et dialecte. La langue ne tient-elle pas son statut
d’une légitimation externe ? N’est-elle pas la consécration d’un idiome dialectal, la dignité
que lui confèrent des pouvoirs historiques et politiques à partir de critères qui ne sont pas,
pour l’essentiel, intrinsèquement linguistiques? Un dialecte est tenu pour une langue,
semble-t-il, quand ses sujets l’exigent et surtout quand ils ont le pouvoir de faire reconnaître
1 Cette communication fait partie d’une recherche partiellement finacée par FAPESP, proc. 99/09653-8.