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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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comme l’explique W. GROSSIN 170 , les heures de travail deviennent moins coûteuses pourl’employeur lorsqu’elles se situent au-delà du plafond de la sécurité sociale, et, au contraire,plus rentables pour le salarié, qui en retire un gain supplémentaire au-delà du temps légal. Sibien que les horaires ont commencé à se réduire sous la pression du chômage, légèrement de1970 à 1974, de manière accélérée après 1974. Les différences d’une activité à l’autres’expliquent, aux États-Unis comme en France, par les différences dans le chômage quifrappe les uns et les autres. Le chômage n’a pas suffi: ce sont des mesures conventionnelles etplanifiées, puis légales, qui ont amorcé puis accentué en France le mouvement de réductionde la semaine de travail; ces mesures n’ont fait au début que l’aligner sur les autres payseuropéens, où une évolution similaire les avait devancées depuis quelque temps déjà.Ainsi l’amélioration des conditions de travail, la recherche de tâches plusdifficiles, comme celles que prône HERZBERG, sont les préoccupations des tempsd’abondance et d’expansion, tandis que le temps libre constitue plutôt la richesse des tempsdifficiles, mais une richesse durable puisqu’il est rare de revenir sur des mesures acquises;c’est dire que la nécessité du travail, sans disparaître pour autant, peut être réduite, dominée,apprivoisée en quelque sorte. Mais, si ces problèmes ne sont pas résolus quand existeclairement la possibilité de leur solution, ils le seront non plus au nom d’une nécessitétechnique ou économique, comme ce fut le cas au XIXe siècle, mais de plus en plus de par unchoix social et politique des sociétés ainsi, la réduction ou l’aménagement des horaires visentautant un partage du travail plus équitable entre salariés et chômeurs que l’accroissement dutemps de non-travail lui-même. Les médiations sociales qui s’interposent de manièrecroissante entre l’homme et la contrainte du travail la lui rendent plus difficilementacceptable: on ne peut guère contester les coups du sort comme on conteste l’injustice oul’arbitraire qu’on attribue à une politique, ou à une absence de politique sociale. Ce caractèresocial des choix risque d’être d’autant plus vivement ressenti que le développement de laformation, suscité à la fois par les besoins de l’économie en cadres et techniciens et par lesambitions des particuliers pour leurs enfants, aura des effets aussi bien au niveau du travailque du non-travail; la diffusion de la formation et de l’information semble stimuler lesexigences à l’égard du contenu et du sens du travail. À partir d’un certain moment, les offreset pressions de toutes sortes, les informations diffusées par tous les moyens existantss’annuleraient plutôt par leur multiplicité même, incitant chaque individu à un retour sur soi età un choix personnel.Bien des solutions proposées s’inspirent encore d’un humanisme qui dated’hier. Un humanisme réellement moderne devrait concilier les contraintes d’une organisationglobale complexe et les désirs d’autonomie individuelle qui ne peuvent aboutir sans elle.170W. GROSSIN, La notion de culture temporelle, Temporalistes, N° 33, 1996,pp. 12-18 a mis en évidence la pluralité des temps sociaux du travail etdes loisirs qui a fait l’objet de nombreux travaux, à commencer par l’étudedes budgets - temps (initiée en 1845 par Frédéric ENGELS dans son étude surles ouvriers anglais) qui consiste, sur 24 heures, à connaître qui faitquoi, où, avec qui, avec quoi, par tranches de 15 minutes. Ceci a permis demontrer, par exemple, les conditions du travail ménager de la femme quimélange travail et loisirs, en épluchant des petits pois devant latélévision.128

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