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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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ou telle opération de réalisation au consultant alors qu'il en constituait indéniablement le gagede réussite.* Le piège de la mode, dans la mesure où l'entreprise n'échappe pas à l'air dutemps. Se payer les conseils d'un cabinet, surtout s'il est de renom, fait partie de la panoplie du"patron dans le vent". Qui n'a pas entendu parler de telle société recourant aux prestationsdispendieuses d'un fameux cabinet anglo-saxon alors qu'elle aurait pu s'adresser à un cabinetde moindre réputation mais plus adapté à ses besoins et capable, pour le même prix, de rendreplus de services ? Qui n'a pas ri de ce groupe faisan appel au nec plus ultra du conseil enmanagement pour résoudre à coup de cuistreries verbales, et à quel tarif ! un problèmedérisoire relevant d'une simple opération interne de rappel à l'ordre ?La responsabilité de certains "professionnels" est engagée dans le dévoiementdu conseil. Le phénomène de mode provoque une vaste escroquerie qui ne manque pasd'inquiéter.* Le piège de la caution et de l'alibi s'appuie sur l'effet d'annonce pourentretenir les illusions. Commander un audit, se lancer dans une opération de projetd'entreprise, c'est accréditer la thèse selon laquelle on s'investit avec sincérité et avec lavolonté d'aboutir dans une entreprise de réforme, de rénovation, de modernisation de sesstructures comme de ses relations.Qu'en est-il réellement ? De nombreuses entreprises, notamment dans lesecteur public, ont sacrifié à des audits coûteux, des projets d'entreprise grandioses sans qu'iln'en soit jamais rien sorti, ou si peu. C'est l'exemple de la fonction publique qui promet de semoderniser depuis au moins une décennie, à grands renforts d'opérations publicitaires et deministres annonçant des lendemains qui chanteraient. La médiation de la vie publique incitantà rechercher des effets d'annonce sans cesse renouvelés, comment s'étonner que soientprivilégiés les grands projets spectaculaires dont le simple énoncé tend à faire croire que lerésultat est acquis avant le traitement même du problème. Tout pousse à ce que le court termel'emporte sur le moyen et le long, à ce que le discours fasse office de passage à l'acte sansadministration de la moindre preuve.Bien des opérations de prétendue innovation sociale s'inscrivent dans unschéma bien précis. Le chef d'entreprise, une fois qu'il a égrené son chapelet de vœux pieuxen faveur de la démarche de l'expert et du regard extérieur, une fois qu'il à pris connaissancedes conclusions de l'audit, et parce qu'il se rend compte du bouleversement que cela peutprovoquer, fait traîner les choses. La réaction hostile du personnel n'est pas longue à venir.Par le truchement des syndicats, on dénonce, non sans raison, la montagne qui a accouché dela souris. Comment ne pas souligner la disproportion entre l'investissement financier ethumain consenti pour l'opération d'audit (présentée comme l'aube d'une ère nouvelle) et, enfinal, la maigreur des résultats enregistrés.Dès lors, la boucle est bouclée : critique justifiée des syndicats leur permettantde faire oublier leur frilosité devant la moindre réforme, caractère velléitaire de la directionqui se réjoui en catimini de l'hostilité des partenaires syndicaux, deux conservatismes qui sesont entendus pour que rien ne change. La comédie des apparences, volonté de préparerl'entreprise à son avenir proclamé par les dirigeants, refus de la gabegie opposé par lessyndicats, permet de donner le change. Les enjeux affichés en public dissimulent le véritable598

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