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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Cette diffusion réticulaire, cette pénétration de l'innovation dans le tissu del'organisation est de moins en moins compatible avec la vision du travail comme geste rapide,débit. Il apparaît là l'indice d'une rupture dans l'approche traditionnelle, mais aussi l'indice detensions lorsque cette dimension créatrice du travail n'est pas reconnue.Le troisième élément concerne la communication sociale. Le modèle Taylorienest un modèle que l'on peut appeler, de manière un peu humoristique, un modèle de "zérocommunication". Communiquer, c'est perdre son temps. Or cette idée selon laquellecommuniquer, ce n'est pas travailler, c'est perdre son temps, ne tient plus du tout. Lacommunication commence à pénétrer de tous les côtés. La communication liée au travail, aufait qu'une partie du travail consiste à communiquer. Laissons de côté la fameuse "politiquede communication" de l'entreprise pour passer en revue les deux communications socialesrencontrées dans le milieu du travail, la première est dirigée vers les destinataires de sontravail, ceux pour qui on travaille. Cela peut être un client dans une entreprise privée, unusager dans le service public. Bien entendu, je ne fais aucun amalgame entre ces deuxsituations. Mais il y a malgré tout un point commun attaché à la manière de réaliser sontravail: comprendre les attentes de ce destinataire, cela ne se situe pas en aval du travail, maisen amont et/ou dans le présent ce que l'on fait. Comprendre les attentes d'un usager, c'estsavoir remettre en cause sa manière de travailler, l'adapter, la modifier, etc. Et cettecompréhension, si l'on veut éviter qu'elle n'apparaisse comme une pression aveugle, supposeune communication sociale réelle avec l'usager. C’est beaucoup plus que de respecter un délaiou plutôt, respecter est une version considérablement appauvrie, retraduite dans les termestayloriens du travail-débit, de ce besoin de communication. La seconde est entre salariés ausein d'une même entreprise, entre métiers et services différents, sachant qu'une large partiedes problèmes de fonctionnement et d'efficacité des entreprises sont aujourd'hui desproblèmes dits "transversaux", au sens où ils traversent les différentes structures del'entreprise.Communiquer signifie ici échanger des savoirs, confronter des expériences,s'affronter ensemble à un même problème, être co-responsable d'une même activité. Celaexplique "l'explosion", du moins dans les grandes entreprises privées, des organisations plustransversales. Qu' y a t'il, au fond, dans toutes les formes organisationnelles un peu nouvelles,sinon une ébauche de reconnaissance de l'importance productive de la communicationsociale ?Le quatrième élément de déstabilisation concerne la question del'apprentissage, non au sens "apprenti" mais au sens "apprendre". On s'aperçoit que commetout bouge vite dans l'entreprise, dans le monde de la recherche, etc., la qualité et la rapiditédes apprentissages professionnels deviennent décisifs. Il n'est certes pas simple de concilierqualité et rapidité.L'apprentissage professionnel, n'est pas simplement la formation. Bien entendu,la formation aide, soutien, mais le mouvement de fond consiste à apprendre en exerçant sontravail, son activité professionnelle, à apprendre en faisant des situations réelles. Lemouvement de fond est de développer des apprentissages beaucoup plus permanents,fréquents, rapides qu'auparavant. Cela pose d'ailleurs des problèmes, aux salariés, àl'organisation du travail. C'est ce que l'on a pu essayer de formaliser derrière le conceptd'organisation qualifiante.96

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