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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Mac DONALD 248 réduit les indemnités de chômage pour faire pression sur les salaires),poursuivies avec obstination par l’Italie fasciste, ne parviennent nulle part à assurer lerétablissement des profits et la reprise spontanée des investissements. Quant à la déflationmonétaire, sans faire l’objet d’un choix politique délibéré, elle semble avoir exercé uneinfluence majeure sur le déroulement de la crise américaine: en maintenant une politiquerestrictive, ou du moins en laissant la masse monétaire se contracter à un rythme sansprécédent à partir de 1930, faute d’appliquer une politique expansionniste, les autoritésmonétaires – selon la thèse célèbre de M. FRIEDMAN – portent la responsabilité des vaguesde faillites bancaires successives qui ont secoué les États-Unis de l’automne de 1930 auprintemps de 1933, et transformé du même coup une crise « ordinaire » en catastrophe sansprécédent.Le manque de cohérence des politiques déflationnistes, le diagnosticfondamentalement incorrect dont elles procèdent, leur nocivité quand elles ont été réellementappliquées n’est guère contestable. Mais, comme l’observe B. EICHENGREEN 249 , il n’estpoint nécessaire de postuler un aveuglement général des contemporains pour expliquer leurprévalence. Aussi longtemps que la «contrainte extérieure » dominait les politiquesnationales, et que la défense de la parité-or de la monnaie restait l’objectif primordial,l’orientation déflationniste s’imposait. Ce n’est donc pas un hasard si celle-ci se maintientjusqu’en 1933 aux États-Unis, jusqu’en 1935-1936 en France et dans les pays du bloc-or.La crise de 1929 est longtemps demeurée un champ clos où s’affrontent lesexplications concurrentes. Les approches libérales, qui insistent sur les atteintes auxmécanismes concurrentiels (L. ROBBINS 250 , 1934); les approches marxistes, centrées sur labaisse tendancielle du profit dans un monde capitaliste voué à la sous-consommation(E. VARGA, 1935 251 ); les approches keynésiennes, qui situent l’origine de la crise dans unedéficience de la demande globale, par épuisement des occasions d’investissement(A. HANSEN, 1941 252 ) ou chute de la consommation (P. TEMIN, 1976 253 ); enfin, lesapproches monétaires, qui mettent en exergue l’impact de la déflation sur le poids réel de la248 James Ramsay MACDONALD (1866-1937) fut un homme politique britannique.Cf biographie complète en fin de thèse.249EICHENGREEN, B, The Classical Gold Standard in Interwar Perspective, inGolden Fetters ? Tge Gold Standard and the Great Depression, 1919-1939,Oxford University Press, chap. 2, pp. 29-66,1992.250La meilleure analyse de la crise actuelle a été faite par ROBBINS, TheGreat Depression, London 1934 (La grande dépression, 1935).251Varga (1935[1976]) : commentateur marxiste dont les thèmes sont lacrise généralisée du capitalisme, la dépression agricole des années 20 etle capital financier auteur de La crise économique sociale politique,Éditions Sociales, Paris.252La critique de HANSEN lui en fournit le prétexte. HANSEN (1941)soutenait ce qu’il est convenu d’appeler la thèse stagnationniste. Quand lerevenu augmente, l’épargne s’accroît alors que les opportunitésd’investissement disparaissent. Les épargnants sont ainsi poussés àthésauriser plutôt qu’à investir. La demande de biens est trop faible pourabsorber la production qui diminue. En d’autres termes, les classiquesavaient raison de soutenir que l’économie tend vers une situation oùl’investissement est nul. Mais, ils avaient tort quand ils pensaient que laflexibilité des salaires et des prix permet d’assurer le plein emploi de lamain d’oeuvre dans une situation stationnaire. Mais, derrière HANSEN, c’estl’idée que KEYNES avait développée dans le chapitre 16 de la Théoriegénérale qui est visée.253TEMIN, Peter, Two Views of the Industrial Revolution, Journal ofEconomic History 57, March 1997.204

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