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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Il en va de même du terme chômage. Le chômage est un concept daté etd'invention très récente, lié à celui de travail salarié. Il décrit une situation administrative etsociale, pensée comme une déchéance. Il a pris son sens actuel avec le développement ducapitalisme à partir du moment où l'activité de production humaine n’est plus uniquementsoumise aux nécessités naturelles. Cette confusion du sens est née du fait que le travail n'étaitplus compris que sous sa forme salariée. Lorsqu'on confond les différents sens du termetravail, on amène comme conséquence que le travail ne peut être produit que dans le cadre dela société marchande. On nie ainsi la possibilité d'une forme de travail à la marge du système,voire de toute production et finalement toute vie en dehors de ce système. Par exemple, parconfusion des sens, le terme travail est opposé à paresse, oisiveté, fainéantise, inactivité, maisaussi chômage. Ainsi, la situation sociale de chômage est-elle confondue avec les états décritsprécédemment ou certaines conditions tels que la paresse ou l'apathie qui n'ont en fait rien àvoir avec cette situation sociale. Par cette généralisation, le travail se trouve placé sur unpiédestal, reconnu et adulé par tous et toutes. C'est probablement la seule valeur reconnue partous dans notre société. Le culte du travail pensé comme travail productif fait de l'homme desesclaves et cela même dans les moments que l'on qualifie de temps libre et dans les loisirs,Dans notre société obsédée par le travail, ce dernier semble être le seul moyen honnête degagner assez d'argent pour vivre et de trouver une place dans la société. L'identité despersonnes est complètement liée à leur activité professionnelle et effectivement les loisirs sonteux mêmes un hommage au travail (à celui des autres) via la consommation ou la culture. Laproduction, la consommation, l'activité culturelle et intellectuelle sont totalement ou engrande partie subtilisées à l'individu qui ne peut les vivre qu'à travers le biais de l'échangemarchand. Les rapports sociaux entre les individus semblent aussi exclusivement liés autravail. D'ailleurs pour parler des exclus du monde du travail, on dit aussi les exclus toutcourt. Lorsqu'on rencontre une personne pour la première fois en dehors du cadre du travail,on s'empresse de lui demander "qu'est-ce que tu fais ?", sous-entendu "quel est ton travail ?",pour rapidement la placer dans ce cadre. Comme si, ce qui faisait l'intérêt d'une personnevenait de son travail. Le rôle social rempli par un individu effectuant un travail pouvant êtreeffectué par une machine est extraordinairement plus faible que celui d'un chômeur ou d'uninactif hyperactif qui militerait dans des associations, prendrait part à la vie de son quartier,aurait une activité culturelle ou intellectuelle originale.Nous sommes aujourd'hui dans cette situation où un niveau de vie satisfaisantpourrait être offert à tous moyennant une faible quantité de travail, mais où le culte du travaildoublé de la menace du chômage poussent à produire sans cesse plus (sans pour autantsystématiquement parvenir à employer plus de personnes), à consommer plus (sans pourautant améliorer sa qualité de vie), à accroître les inégalités, à placer certaines personnes dansla difficulté par absence de travail et d'autres par excès de travail. Les populations ont toujoursrêvé d'être libérées du travail par les machines. Aujourd'hui, c'est possible (mécanisation,délocalisation, abandon d'activité). Les principes du capitalisme tels qu'exposés élégammentpar Adam SMITH au XIXe siècle stipulent que c'est de la confrontation entre l'offre et lademande de travail que doit découler un niveau de salaire correspondant au plein emploi, c'estla fameuse main invisible. Les économistes libéraux ont ensuite tenté d'expliquer le chômagepersistant et de masse par des rigidités sur le marché du travail. Pour simplifier, les salaires nedescendraient pas suffisamment bas pour atteindre le niveau d'équilibre. Ces raisonnementsrestent sur l’hypothèse de marchés fermés et ne prennent pas en compte l'influence du mondeextérieur. En effet, la confrontation de l'offre et de la demande sur le marché du travail estfaussée par l’ouverture aux pays émergents dont les économies dites nouvelles ont des coûtsdu travail moindres et en mesure de concurrencer le travail des économies dites plusarchaïques. La main invisible d'Adam SMITH ne peut opérer sur un marché biaisé. Lorsqu'un253

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