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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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La première étape est de rassembler les quelques grandeurs typiques quicaractérisent les trajectoires d'emploi des pays développés. Un indicateur clé est alors le tauxde chômage en pourcentage de la population active, même s'il doit être pris avec précaution,d'une part parce que le décompte des chômeurs varie selon les pays et, d'autre part, parce quele concept de plein-emploi est d'un maniement délicat : si un taux de chômage de 0 % estdépourvu de sens (il faut bien que la main-d'œuvre circule de poste en poste et que serenouvelle, de manière quasi biologique, le tissu productif avec la disparition et la créationd'unités productives), l'expérience vécue par certains pays, dont la France, fait correspondre leplein-emploi à un taux de 1 %, alors que d'autres, comme les États-Unis, ne sont jamaisdescendus au-dessous de 4 %, sans que cela ait paru le moins du monde pathologique. Leshabitudes de mobilité sociale et professionnelle, le jeu de certaines valeurs et la taille desmarchés font partie des facteurs explicatifs usuellement évoqués à ce propos.Trois types de situation doivent être a priori distingués au début du XXI e siècle.Il y a d'abord une série de nations qui sont ou restent au plein-emploi, dans des contextes trèsvariables. Leur taux de chômage est bas, voire très bas (entre 1 et 5 %). C'est le cas de paystels que la Suède ou la Suisse, rejoints par d'autres pays tels que le Danemark, les Pays-Bas oule Portugal. On trouve ensuite les pays à comportement cyclique, dont les États-Unis sontl'exemple le plus achevé, qui comptent aussi l'Australie, voire la Grande-Bretagne. Il s'yobserve d'amples fluctuations plus ou moins régulières de l'emploi, et les phases de créationsintenses alternent avec des conjonctures moroses où le chômage croît. Enfin, la plupart despays européens de taille moyenne tels que la France, l'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne, ont étévictimes, depuis les années 1980, d'enlisement dans le chômage de masse, les taux atteignantou dépassant durablement les 10-12 % pendant plusieurs années. La situation s’est nettementaméliorée avec le retour de plusieurs années de croissance forte à la fin du siècle.Notamment, la performance française entre 1997 et 2001 est appréciable, passant de 12,4 % à8,5 %, mais le ralentissement de 2001-2002 a interrompu la baisse et il reste encore à revenirvers la zone de 5 %. Entre la variabilité des objectifs de référence, l'existence de défispersistants et de succès volontaristes ou spontanés, la compréhension de l'emploi doit ainsitenir compte de cas de figure bien différents.D'autres ordres de grandeur et d'autres caractéristiques sont à prendre encompte. Dans les pays de l'O.C.D.E., au tournant du XXI e siècle, plus de 85 % des emploissont salariés, et la répartition par secteur privilégie désormais le tertiaire (de 60 à 70 %), leprimaire devenant résiduel (moins de 10 %), et le secondaire étant le plus souvent stabilisé ouen lente régression. Le taux de féminisation est plus inégal : globalement, il a tendu à s'éleverdepuis les années soixante, mais l'éventail reste large entre certains pays nordiques et lesnations de tradition latine ; les premiers ont des taux d'activité pouvant dépasser 70 % et despourcentages d'emplois occupés par des femmes supérieurs à 45 % ; les secondes en restentparfois à des taux d'activité de 50 % et à un pourcentage beaucoup plus faible d'emploisféminins. De même, la part des emplois à temps partiel est susceptible de varier fortement, lesdisparités les plus spectaculaires étant atteintes avec les taux de syndicalisation, qui varient demoins de 10 % (ce record est français) à plus de 70, voire 80 % (record inverse, suédois).Observons encore que, s'il existe un spectre continu rangeant les emplois selon leur stabilité(emplois de fonctionnaires, emplois « à durée indéterminée » dans de grandes firmes puisdans des entreprises plus vulnérables, emplois précaires et collaborations occasionnelles, etc.),on a pu assister, depuis les années 1980, à une remise en cause de ce classement, leslicenciements pouvant toucher des secteurs et des catégories initialement abrités.81

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