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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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En France, l’opinion plus favorable portée par les industriels sur les stocksmontre que le retour vers un comportement plus neutre de la demande des entreprises estamorcé. L’investissement se stabilise, et pourrait retrouver une pente positive à partir de la findu printemps, surtout si une réanimation des exportations venait confirmer l’amélioration ducontexte international. La progression de la consommation des ménages, bien que moinsvive qu’en 2001, resterait voisine de 2 % en rythme annuel au premier semestre, soutenue parles fortes hausses de revenu en fin d’année passée. Les Français apparaissent certes un peumoins portés à consommer, mais l’inquiétude née de la dégradation du marché du travaildevrait être limitée par le ralentissement de la hausse du chômage, qui avoisinerait 9,2 % dela population active en juin. La progression des achats reposerait aussi sur une nette réductionde l’inflation. Sauf nouveau choc extérieur, le glissement des prix sur un an serait de 1,3 % enjuin. Dans ces conditions, la croissance reviendrait au printemps vers un rythme annuelproche de 2 % (voir P17 la croissance du PIB).Une inquiétante logique de « destruction créatrice » s’installe dans leséconomies. Dans le passé, certains patrons se glorifiaient de ne pas licencier à la premièrealerte. De Marks & Spencer jusqu’à Danone, en passant par les chaussures André, lestransports Grimaud, Valéo, Philips et Moulinex, la vague des plans sociaux qui touchent laFrance est tellement spectaculaire qu’on est enclin à se poser demander pourquoi un aussigrand nombre d’entreprises réduisent en même temps leur activité alors que la conjoncturereste soutenue en Europe, sinon aux Etats-Unis (les évènements du 11 septembre mis de côté).Faut-il y voir une nouvelle confirmation que la règle sacro-sainte du capitalisme américain,celle de la « shareholder value », du profit pour l’actionnaire, gagne de plus en plus deterrain ?L’explication est tentante. La brutalité dont a usé Marks & spencer pourannoncer la fermeture de ses magasins, dans le but revendiqué de « rendre 3,2 milliardsd’euros (21 milliards de francs) de cash à ses actionnaires » d’ici un an, a donné du corps àcette hypothèse. On devine, pourtant, que la réalité est forcément plus complexe et que lesstratégies d’entreprise ne peuvent pas s’apprécier à l’aune d’un seul critère, celui de larentabilité, même si le modèle anglo-saxon gagne indéniablement du terrain sur le modèlerhénan.De fait, si on prend le temps d’analyser ces différents plans sociaux, on mesurequ’ils ont des causes très nombreuses. Chaque entreprise a son histoire. Marks & Spencer estainsi une firme britannique qui n’a pas senti la mode tourner et qui, d’un seul coup, s’estréveillée au bord du gouffre, comme pour Moulinex. Dans le cas de Philips, c’est plutôt celled’une longue hésitation ou d’une panne de stratégie. Entre le marché des semi-conducteurs,celui de la téléphonie mobile et celui de l’électronique grand public, la firme n’a jamais vouluvraiment choisir et elle en fait les frais.L’explication des plans sociaux par la « shareholder value » ne marche doncpas systématiquement, ou du moins n’est pas l’explication unique. Elle ne fonctionne en faitque dans le cas de Danone qui était l’exemple type de « l’entreprise-citoyenne » dans un passérécent et qui est devenue le symbole inverse, celui de ces entreprises qui sacrifient tout à leuractionnariat- ou en tout cas, qui sacrifient les branches les moins rentables de leur activité,pour « créer de la valeur pour l’actionnaire ».232

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