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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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L'apport théorique de Eli HECKSHER et Bertil OHLIN au début duXX e siècle, enrichi peu après par Paul SAMUELSON (modèle « HOS »), a permis d'identifierles différences de dotations en facteurs de production comme sources des avantagescomparatifs : un pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien qui utiliseintensément le facteur dont il est relativement plus doté que son partenaire commercial. Eneffet, la localisation des entreprises n'était plus, à cette époque, aussi étroitement liée qu'ausiècle précédent à la proximité des matières premières. Selon le modèle HOS, le commerceinternational ne s'organise plus essentiellement selon le principe de complémentarité imaginéoriginellement par RICARDO (les pays riches en mines de charbon et de fer, par exemple,produisant de l'acier), mais en fonction de la concurrence qui s'exerce en matière de coûts dutravail et du capital pour toute production librement localisable. Ainsi, la spécialisation despays à bas salaires, c'est-à-dire bénéficiant d'une abondance du facteur travail relativementaux pays industrialisés, se fera mécaniquement dans la production de produits banalisés,laquelle mobilise essentiellement une main d'oeuvre peu qualifiée et/ou des investissementslégers, contrairement à la production de biens hautement intensifs en capital, ou de produitsinnovants obtenus grâce à une technologie nécessitant du travail qualifié.Le consommateur, dont l'intérêt est d'acheter au plus bas prix un produit àqualité donnée, est en dernière analyse le moteur de la concurrence. En écartant délibérémentun certain nombre de facteurs pour simplifier le raisonnement, on peut affirmer que de soncomportement dépend ainsi en partie le rythme de l'activité économique et, de ce fait, leniveau d'emploi. Toutefois, dans un cadre d'échanges mondialisé, cet impact n'est pas direct.Comme le relevait Claude VIMONT 347 , l'avantage que le consommateur retire en termes depouvoir d'achat pour avoir acquis un bien à moindre coût peut aussi bien être utilisé à acquérirdes biens et services étrangers supplémentaires qu'à acquérir de nouveaux biens ou servicesnationaux.L'augmentation des importations de biens à faible coût fait, en application duprincipe de la concurrence, disparaître les entreprises locales (ou les incite à délocaliser leuroutil industriel pour, elles-mêmes, importer leur production sur le marché domestique) et, enconséquence, diminuer le nombre des emplois locaux à faible qualification. Pour parvenir àun équilibre commercial, il convient de compenser ce surplus d'importations par unaccroissement des exportations de produits à haute valeur ajoutée, obtenus grâce à laqualification élevée de la main d'oeuvre nationale. La perte d'emplois peu qualifiés est donccontrebalancée, afin d'équilibrer la balance courante, par la création d'emplois très productifset mieux rémunérés. Cependant, et c'est là que le bât blesse, ces emplois sont structurellementmoins nombreux : ainsi, affirme Claude VIMONT, dans les conditions actuelles d'exercice dela loi de RICARDO, la spécialisation par avantage comparatif se traduit inéluctablement parune baisse du niveau de l'emploi lié au commerce extérieur dans les pays les plusindustrialisés.L'analyse présentée lors de son audition devant le groupe de travail par Pierre-Noël GIRAUD, directeur du Centre de recherche en économie industrielle (CERNA) del'Ecole nationale supérieure des mines de Paris, se situe dans le prolongement de ceraisonnement : la destruction inéluctable de l'emploi dans les secteurs exposés à laconcurrence internationale et caractérisés par des désavantages comparatifs a pourconséquence d'accroître le nombre de chômeurs, sauf à parvenir à créer suffisamment denouveaux emplois à haute valeur ajoutée dans les secteurs compétitifs, qui exportent en raison347Claude VIMONT, Le commerce extérieur français, créateur ou destructeurd'emplois ? - Economica - 1993.299

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