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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Alors que la crise des années trente avait provoqué une intervention accrue del’État, la crise des années soixante-dix entraîne sa régression. Cela suffit-il à provoquer unesortie de la crise ?Il est admis aujourd’hui qu’en 1939, dix ans après le krach de Wall Street, lemonde n’était pas encore sorti de la crise. Peut-on dire que 1983 voit la fin d’une décennie destagnation ?Les chiffres pourraient le faire penser. Dès le troisième trimestre de l’année, lacroissance reprend très vigoureusement aux États-Unis 271 ; elle s’élève à 7,2 % en 1984 et,pour la période qui court de 1983 à 1989, à 4,2 % – le taux le plus élevé depuis les annéessoixante. L’investissement repart (modestement), le chômage tombe à 5,2 % de la populationactive (1989), les gains de productivité se redressent, les profits des entreprises battent desrecords. La locomotive américaine tire le monde: la reprise s’étend au Japon en 1984 et à laC.E.E. en 1985 (année où le chômage atteint son pic). Le commerce mondial se développe àun rythme rapide (6 % l’an de 1983 à 1989). Le Tiers Monde lui-même semble entraîné àpartir de 1984. Pour être plus juste, il s’agit surtout des pays d’Asie exportateurs de produitsindustriels; l’Amérique latine, écrasée par le fardeau de la dette, l’Afrique et le Proche-Orient,trop dépendants de leurs matières premières dont le prix diminue, restent en marge.Le phénomène le plus significatif est que cette croissance ne s’accompagne pasd’une reprise de l’inflation. Malgré des craintes récentes, la page de la stagflation sembletournée.À mieux y regarder en effet, l’anomalie n’est pas dans la croissance modestedes années soixante-dix et quatre-vingt: un taux de croissance annuel de 2,6 % rappelle celuique connaissaient les économies industrielles au XIXe siècle. Plus étonnantes apparaissent lesTrente Glorieuses avec leur taux de croissance exceptionnel qu’il faut interpréter comme unphénomène de rattrapage après les grands chocs des années 1914-1945 (deux guerres et unecrise mondiales!). Mais cette forte croissance s’emballe et débouche sur le gaspillageénergétique et les tensions inflationnistes. La purge de 1979-1982 provoquerait le retour à lanormale: une croissance modérée, non inflationniste, plus soucieuse de l’environnement, pluséconome en matières premières.Beaucoup d’analystes discernent cependant, au sein de la reprise actuelle, denombreux déséquilibres qui les conduisent à cette conclusion inquiétante: la vraie crise estdevant nous.Tel est le point de vue que développe John Kenneth GALBRAITH 272 . Il notede grandes ressemblances entre le début des années quatre-vingt et la fin des années vingt:envolée des cours boursiers, gonflement de la « bulle financière » au détriment de l’activitéréelle, spéculation, etc. Le krach boursier d’octobre 1987 a semblé donner raison à cescraintes: Wall Street ne connaît-elle pas alors une chute plus forte qu’en 1929 ? Mais les Étatsne réagissent pas de la même façon. Ils prennent soin, comme on l’a vu, de soutenir les cours,d’encourager la création monétaire et surtout de maintenir la coopération internationale.L’effondrement redouté ne se produit pas.271Nouvelle économie Wikipédia, La « nouvelle économie » aux États-Unis en1980.272GALBRAITH John Kenneth (1908-2006) était un économiste canadiend'origine écossaise. Cf biographie complète en fin de thèse.214

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