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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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* Le second effet est plus décisif: la pénétration des outils techniques ne peutpas se faire sans un changement dans le contenu même du travail humain. Ce changement, cedéplacement est la préparation du travail, la supervision et le contrôle, la maintenance, lesinterventions sur les aléas, les relations de service aux usagers, etc. On voit ainsi émerger uneréalité du travail-débit, des opérations de pure production matérielle.Le mot même de production devient incertain:Superviser: que produit-on en supervisant ?Maintenir: que produit-on en assurant de la maintenance ?Contrôler: que produit-on en contrôlant ?On s'aperçoit que la définition traditionnelle de la production commence àdevenir évanescente par rapport au contenu réel du travail. Le travail se condense sur"l'intelligence pratique des situations productives". Ce qui est de plus en plus sollicité n'estpas le débit. La pression sur le débit subsiste, comme sur les chaînes de montage automobile,elle devient insupportable. La sollicitation porte désormais sur l'intelligence des simulationsface à des événements tels que les pannes, les défauts qualité, les demandes singulières desclients, etc.Quand on parle d'intelligence des situations, on ne peut plus enfermer laqualification dans une liste de tâches à accomplir à tel poste de travail, de manière préprogrammée.On est obligé de faire appel à la compétence humaine directement pour cequ'elle est, et non pas par référence à un descriptif d'emploi. Il faut ou plutôt il faudraitanalyser la compétence humaine dans toutes ses dimensions: forme de connaissances descomposantes techniques des situations, forme de savoir relationnel à d'autres humains, formede prise d'initiative et de responsabilité. L'utilisation de la forme "il faudrait" plutôt que de laforme "il faut" renvoie au fait que nous soyons encore dans les pratiques de gestion desressources humaines, les systèmes de classification et qu'il faudrait commencer à s'occuper dela compétence.Le deuxième point de déstabilisation concerne l'innovation qui n'est pas unphénomène nouveau, ce qui a changé c'est:* la fréquence des innovations; on innove beaucoup plus vite et beaucoup plusfréquemment, dans les produits, les outils, les organisations,* la diffusion des pratiques d'innovation: celles-ci ne sont plus réservées à laseule recherche/développement. L'innovation est de moins en moins concevable sur unmodèle linéaire, où il y a des gens qui conçoivent d'un côté, d'autres qui appliquent de l'autre.L'innovation se diffuse sur une large partie du tissu social de l'entreprise jusqu'à l'employé.Cela devient une composante quotidienne, presque normale, du travail. Peut-être ne parlerat'on que d'amélioration et non d'innovation: il y a des différences de degré dans l'ampleur del'innovation, mais pas de différence de principe.Cette "démocratisation" de l'accès à l'innovation, dont nous vivons lesbalbutiements avec la montée en charge des groupes de projet, réunions "de progrès" et autrespratiques, modifie nécessairement la vision que l'on peut avoir du travail. Innover, mêmemodestement, c'est quelque part être créatif, c'est prendre des initiatives et se remettre encause. Cela peut concerner un ouvrier, mais tout aussi un enseignant. C'est être capable deremettre en cause des routines, introduire des dimensions d'analyse des problèmes rencontrés,lancer des modifications dans les façons de faire.95

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