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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Le problème habituellement posé en termes techniques de l’exactitude durésultat de la mesure ou de la comparaison est intrinsèquement redoublé d’un problèmeépistémologique de signification du résultat et de pertinence de la comparaison. Le chômagedevient alors un problème qui intéresse les sociologues.5° Sociologie du chômageL’approche statistique a été longtemps régie par la loi de la discontinuité: lamesure du chômage impliquait une coupure tranchée entre les chômeurs et les non-chômeurs(actifs ou inactifs). Mais la volonté de travail et la capacité de travail, qui font de l’hommesans emploi un chômeur, ne sont pas des absolus. D’une part, la volonté de travail comme lacapacité de travail comportent des degrés : on peut désirer un emploi salarié avec plus oumoins d’intensité; on peut avoir une santé plus ou moins bonne. Les économistes ont reconnul’existence d’une «force de travail secondaire» (WILCOCK 227 ). D’autre part, la volonté detravail et la capacité de travail sont relatives : elles dépendent de conditions sociales globaleset partielles. En période de haut emploi, certains individus deviennent «employables»; lehandicap physique peut être neutralisé par une adaptation des postes de travail aux possibilitésindividuelles. Ainsi la volonté de travail et la capacité de travail peuvent-elles êtreconsidérées comme des variables sociologiques.L’approche sociologique, loin d’être spéculative et formelle, renouvellel’approche statistique. Elle incite les spécialistes du dénombrement à multiplier extensivementnon les catégories de chômeurs, mais les catégories intermédiaires entre la catégorie deschômeurs dont la capacité et la volonté de travail sont les plus fortes, et la catégorie desvéritables inactifs aussi bien que celle des personnes pleinement employées. Les statisticiensde l’I.N.S.E.E. (Institut national de la statistique et des études économiques) ont, par exemple,introduit de façon très légitime la catégorie et le concept de «chômeur marginal» 228 .La conception sociologique permet également d’aborder l’analyse deschômeurs sous un angle nouveau. Le chômeur est un travailleur privé d’emploi, c’est-à-direun sujet qui est plus ou moins poussé à trouver un emploi salarié par certaines conditionssociales, et à qui il est plus ou moins interdit de trouver un emploi par d’autres conditionssociales. La recherche sociologique tente de déterminer ces conditions qui rendent un individuplus ou moins «employable». Elle essaie de savoir si certains traits physiques,démographiques, professionnels et psychologiques ne rendent pas certaines personnes moinsemployables que les autres. S’il en est ainsi, le chômage est sélectif .Le chômage est-il sélectif ? Ne frappe-t-il pas au hasard ? S’il est sélectif, quelssont les facteurs de cette sélectivité ?L’approche sociologique, loin d’être spéculative et formelle, renouvellel’approche statistique. Elle incite les spécialistes du dénombrement à multiplier extensivementnon les catégories de chômeurs, mais les catégories intermédiaires entre la catégorie deschômeurs dont la capacité et la volonté de travail sont les plus fortes, et la catégorie desvéritables inactifs aussi bien que celle des personnes pleinement employées. Les statisticiensde l’I.N.S.E.E. (Institut national de la statistique et des études économiques) ont, par exemple,introduit de façon très légitime la catégorie et le concept de «chômeur marginal» (enquête«Emploi» de 1960).227David WILCOCK, Coordonnateur du SICIAV, Bureau du Sous-Directeur général.228INSEE, Enquête Emploi, 1960.185

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