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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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contrôler ces restructurations. Il a durci la législation sur les licenciements en faisant voter laloi de modernisation sociale le 13 juin 2002. Mais les restructurations se poursuivent : aprèsAOM, Moulinex a déposé son bilan le 7 septembre.Le dépôt de bilan de Moulinex Brandt, annoncé vendredi 7 septembre 2001,continue à susciter de nombreuses réactions. Le Premier ministre est revenu sur le rôle del’État dans l’économie, jugeant qu’il avait « toujours pensé que même dans une économie demarché, le gouvernement gardait un rôle économique et surtout social. » 281 . Il ne faut pasattendre tout de l’État et du gouvernement, Il y a très exactement deux ans, après l’annoncepar Michelin de 7 500 suppressions d’emplois, le Premier ministre Lionel JOSPIN opposaitaux observateurs qui lui reprochaient son manque de réaction, l’incapacité de songouvernement à interférer dans les affaires privées. Même dans une économie de marché, legouvernement garde un rôle économique et surtout social, « Il faut donc, et nous allons lefaire, trouver des solutions pour aider les salariés de cette entreprise », a conclu M. JOSPIN.Un coup de barre à gauche auquel participent les membres de songouvernement. Suivant l’exemple du ministre des transports, Jean-Claude GAYSSOT, quiavait invité des entreprises publiques à reclasser des salariés licenciés d’AOM-Air Liberté, leSecrétaire d’État à l’industrie, Christian PIERRET avait incité, dans Le Monde, desentreprises demandeuses de main d’œuvre (PSA, L’Oréal, TotalFinaElf…) à reprendre dessalariés de Moulinex.Rendre 2 milliards de livres 3,2 milliards d’euros (21 milliards de francs) auxactionnaires d’ici à la fin mars 2002… La direction britannique de Marks & Spencer ne s’estguère embarrassée de précautions, le 29 mars 2001, ni pour annoncer à ses salariés que 4 400d’entre eux, dont 1 700 en France, allaient perdre leur emploi, ni pour livrer sous forme decommuniqué de presse, la justification de la fermeture de 38 de ses magasins de par le monde.Rendre 3,2 milliards d’euros (21 milliards de francs) ... En une formule lapidaire, tout doncsemble dit : jour après jour, la France se convertit au principes du capitalisme anglo-saxon, etnotamment celui de la « shareholder value » qui fait du profit pour l’actionnaire le principalobjectif, à l’exclusion de toute préoccupation sociale, vers lequel doivent tendre lesentreprises. Il y a eu ainsi Michelin, en éclaireur, qui, en septembre 1999, a annoncésimultanément une hausse de ses bénéfices et un nouveau plan social, suscitant dans le paysune forte émotion et des ennuis en cascade pour le gouvernement. Et puis voilà que Marks &Spencer marche sur ces brisées. A croire que la pratique se banalise…Est-ce le cas ? Pour les Etats-Unis, cela ne fait guère de doute. Leralentissement actuel permet en effet de mesurer l’un des traits caractéristiques de cecapitalisme anglo-saxon, qui fait la part belle aux actionnaires : alors que le poids desrécessions ou des ralentissements économiques dans les vieux pays d’Europe continentale,adeptes du modèle rhénan, a le plus souvent pesé à des degrés divers sur les entreprises, lesménages et l’État, outre-Atlantique, tout est fait pour que les entreprises soient totalementépargnées.Quelle est, en effet, la raison de l’impressionnante vague de suppressionsd’emplois qui submerge l’économie américaine depuis quelques temps ? Entre les 1 700suppressions annoncées par Dell, les 11 500 de Delphi, les 10 000 de Nortel, les 5 000 d’Intel,les 5 000 de Cisco, les 16 000 de Lucent, les 4 000 de Xerox, les 7000 de Motorola, les 5 000de Compaq, les 2 400 de Gateway, les 14 000 de General Motors, les 2 025 d’AOL Time281Le Monde du 10.09.2001.229

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