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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Un autre économiste avait « prévu » le krach boursier, le Prix Nobel françaisMaurice ALLAIS 273 . Il met surtout l’accent sur les risques liés à la généralisation del’endettement: dette du Tiers Monde, bien sûr, mais aussi des États-Unis, des entreprises, desménages. etc. Un véritable château de cartes s’est ainsi édifié sur des bases fragiles.D’autres insistent enfin sur le côté paradoxal de la reprise américaine. Elle adeux origines. D’abord, le 15 août 1982, le Mexique menace de ne pas rembourser sa dette, cequi pourrait provoquer l’effondrement redouté par Paul VOLCKER. Ce dernier assouplitalors sa politique monétaire; l’argent redevient plus abondant, ce qui stimule l’activité. Enmême temps, le président Reagan laisse filer le déficit budgétaire qu’expliquent la baisse desimpôts et l’augmentation des dépenses militaires. Des esprits malicieux notent ainsi que lareprise doit beaucoup à des méthodes keynésiennes classiques. Ils s’inquiètent surtout de lamontée des « déficits jumeaux » (budget et commerce extérieur) qui résultent de cettepolitique. Le risque est en effet de voir les États-Unis recourir à une politique de force afin deretrouver l’équilibre commercial (nouvelle dépréciation du dollar à partir de 1985, tradebill d’esprit protectionniste de 1988). Plus grave encore est l’obligation pour ce pays definancer ses déficits en attirant des capitaux du monde entier. Le recyclage des excédentsjaponais y contribue jusqu’à aujourd’hui. Mais, alors qu’il convient aussi de financer ledéveloppement du Tiers Monde et le redressement de l’Europe de l’Est, ne peut-on pascraindre une pénurie d’épargne ? Le monde manquerait alors tout simplement des capitauxnécessaires au financement de sa croissance.La récession amorcée en 1990 nous rappelle à la modestie. À l’inverse duprésident JOHNSON, nous savons que les récessions restent possibles, et que l’économiemondiale n’est pas libérée des cycles ni des crises.Si la crise est d’abord crise d’autorité, les grandes mutations des annéessoixante-dix ne sont en effet pas terminées. Sans doute semblent rétablies l’autorité du Nordsur le Sud (comme en témoigne la baisse des prix des matières premières) et la confiance dansle capitalisme. Mais, en dépit de la façon dont ils ont gagné la guerre froide, les États-Unis nesemblent pas assurés de maintenir leur emprise sur une Europe qui s’unifie et un Japon quis’impose comme rival économique.Fernand BRAUDEL 274 décrivait la crise des années trente comme laconséquence de la rivalité entre un centre en déclin, Londres, et un centre en expansion, NewYork. Les années quatre-vingt n’ont-elles pas vu un conflit comparable entre les centresaméricain, japonais et européen ? De la capacité de l’un de ces centres à établir son autoritéou de leur capacité commune à organiser, selon la formule chère à George BUSH, un «nouvelordre mondial » dépend le retour à une véritable stabilité – tant il est vrai que les criseséconomiques renvoient, en dernier ressort à de grandes mutations politiques. Le retour descrises, c’est, d’une certaine façon, le retour de l’histoire, ou sa continuation.Ces crises multiples révèlent la fragilité des économies et les obligationsdiverses nécessaires à mettre en place pour conserver un équilibre précaire;273ALLAIS, Maurice (1911- ), prix Nobel d’économie, cf biographie complèteen fin de thèse.274BRAUDEL, Fernand (1902-1985) est un historien français, cf biographiecomplète en fin de thèse.215

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