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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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« C’est dire qu’il n’est pas question de rater cette loi. Mais il y a du pain sur laplanche pour le débat constructif. » C’est ce que pense le PCF, qui a là l’occasion d’appliquersa stratégie en mariant critiques et propositions, tout en gardant le cap sur sa visée humanistede transformation de la société. Alors il y a des critiques, et il y a des propositions. Auchapitre des premières, on constate : « Avec l’annonce de la mise en place d’un nouveaudispositif permanent d’allégement des cotisations sociales patronales, ce projet confirme queles pressions patronales ne sont pas sans effet sur le gouvernement. » D’autant que le texten’assortit pas l’attribution de ces aides à des objectifs chiffrés et contraignant d’emplois.Selon les communistes, pour tenir les engagements, « il faut refuser le chantage patronal etavancer des réformes favorables aux salariés et aux demandeurs d’emploi ». De la mêmemanière, la période de transition pour le passage aux 35 heures envisagée dans le texteAUBRY « signifierait céder aux pressions du MEDEF », ce serait aussi « remettre en cause lalégitimité de l’Assemblée, dans la mesure où le gouvernement avait argumenté en faveurd’une deuxième loi sur les 35 heures pour justement laisser le temps aux entreprises de sepréparer ». Tirant les enseignements du message délivré par les électeurs aux européennes, lesecrétaire national du PCF insiste sur « l’urgence sociale forte. Si elle n’est pas prise encompte, elle risque de se transformer en vraie bombe à retardement pour la Gauche plurielle.Perdre un an est préjudiciable à l’emploi ».En réalité, tout se passe comme si, pour l’heure, le texte AUBRY avaitsubstitué à l’ambition de l’emploi un projet étriqué faufilé sur le temps libre. On peut doncprédire une bataille d’amendements forte du côté communiste pour contribuer à recaler latrajectoire : prêts bonifiés pour les entreprises créant des emplois abondés par les fondsjusque-là réservés aux exonérations de charges patronales sur les bas salaires, limitation desheures supplémentaires, majoration du SMIC horaire de 11,4 %, etc. « Avec l’inscription duprojet de loi communiste contre les licenciements à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale,avec la pérennisation des emplois-jeunes, cette deuxième loi, fortement amendée dans le sensdes propositions (du PCF) et de celles des organisations syndicales de salariés, constitueraitun ensemble dynamique et efficace contre le chômage » , soulignait, hier, Paul<strong>LE</strong>SPAGNOL, secrétaire national du PCF. Du côté des Verts, on estime que cette loi « est laplus importante de la législature ». Le député Yves COCHET reconnaît «le stylevolontariste » de Martine AUBRY, mais regrette « les arbitrages qui vont dans un sens qui nenous plaît pas ». Martine BILLARD, porte-parole des Verts, va jusqu’à affirmer que « legouvernement ne croit plus à la nécessité de création massive d’emplois par la réduction dutemps de travail « et préfère s’aligner sur la pensée unique en vigueur qui croit à la créationd’emplois par la baisse des charges et la flexibilité du travail ». Mais elle tricote aussitôt ladésespérance, en indiquant que les propositions AUBRY « pourraient bien mettre fin à unprocessus régulier d’amélioration du droit du travail ». Pour Alain LIPIETZ, « on s’acheminevers un renoncement ». Au PS, où une spectaculaire volte-face a été effectuée en faveur de latransition supplémentaire d’un an préconisée par Martine AUBRY, les avis semblent encorepartagés sur pas mal d’aspects du dossier. Au point que Jean <strong>LE</strong> GARREC, président de lacommission des Affaires sociales, va répétant que « c’est un débat qui commence et qui n’estpas bouclé ». Yann GALUT (Gauche socialiste) met en garde : « Faisons attention à ce quecette loi phare ne se retourne pas contre les salariés ». Jean-Marc AYRAULT, président dugroupe PS, temporise : « Evitons de nous gargariser avec des slogans, il faut se laisser dutemps pour éviter un échec ». Julien DRAY : « La majorité parlementaire va en débattre, rienn’est figé. Et ce ne sont pas les cris d’orfraies du MEDEF qui vont nous empêcher de déciders’il convient ou non d’adopter des mesures plus contraignantes. » « Un certain nombre dequestions restent posées » avoue Michel SAPIN, secrétaire national du PS chargé del’économie et des entreprises.446

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