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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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dans les grosses PME qui attendent les accords de branches professionnelles. ». Il y aquelques mois encore, l’accord de branche du 4 janvier dans la profession bancaire auraitdésespéré Martine AUBRY: un seul syndicat signataire, aucune création nette d’emploi etune diminution du temps de travail de 5 % (contre 10 % ailleurs). « Avec 5.000 à 7.000emplois sauvegardés sur cinq ans, explique un banquier, on n’est pas vraiment dans unedynamique de création nette d’emplois. » Pourtant, l’entourage d’AUBRY a accueilli lasignature de l’accord comme une divine surprise. Au moins permet-il de compter 200.000salariés de plus parmi les bénéficiaires des 35 heures. « Les banques ont accompli, poursuit lemême banquier, un travail de négociation infernal depuis l’annonce du projet de loi sur cetteréduction du temps de travail. » Il avait déjà fallu une cinquantaine d’années pour modifier ledécret de 1937 sur les horaires des employés de banque. On peut donc espérer quel’accouchement d’une nouvelle convention collective pourrait prendre moins d’un demisiècle.Avec à la clé des emplois plein temps pour les négociateurs: une façon comme uneautre de faire reculer le chômage Tout dépendra de l’ampleur et de la rapidité de lanégociation quant à l’effet sur l’emploi. Si toutes les entreprises s’y mettaient, et dans debonnes conditions, plus de 500.000 emplois pourraient être créés. Optimiste, le 4 janvierencore, le site Internet du ministère AUBRY annonce la création de 500.000 emplois grâceaux 35 heures. Un pactole à géométrie variable. Les collaborateurs de Martine AUBRY n’ontpas toujours été aussi pessimistes sur les 35 heures. IL y a un an le service d’études et destatistiques du ministère de l’Emploi et de la Solidarité exposait, dans un documentparticulièrement savant que la réduction du temps de travail devrait permettre la créationd’exactement 709.000 emplois d’ici à la fin de 2001. Tout cela en conformité avec leprogramme du PS aux législatives de 1997. A peine publié, ce résultat miraculeux avaitdéclenché une polémique. Les hypothèses chiffrées des services d’AUBRY avaient étéétablies grâce aux ordinateurs de la Banque de France, et présentées comme une « étude de laBanque de France ». A la grande fureur de son gouverneur, Jean-Claude TRICHET 263 ,ennemi déclaré des 35 heures. La mise au point d’AUBRY avait été un peu laborieuse danscette querelle de paternité. Scénario catastrophe. Heureusement, au même moment, l’OFCE,un cabinet d’experts indépendants, prévoyait pour sa part la création de 320.000 à 450.000emplois. Enfin, une troisième étude, effectuée par la Direction de la prévision du ministère del’Economie, voyait entre 210.000 et 550.000 emplois poindre à l’horizon. Tous lesbaromètres étant au beau fixe, les services de STRAUSS-KAHN en tiraient la conclusionqu’à l’horizon 2000 - 2002 il existerait un « potentiel de création d’emplois supérieur à500.000 ». Pour Martine AUBRY, on pouvait compter - selon les jours - sur un million, ousimplement 400.000. Ce qui n’était déjà pas si mal. Dans l’euphorie de ces prévisions, onavait oublié un conditionnel: si les entreprises traînaient les pieds, l’étude de l’OFCEaffirmait que non seulement les 35 heures ne créeraient aucun emploi nouveau, mais, aucontraire, en supprimeraient 100.000. Dans le même cas, la Direction de la prévision tablait,elle, sur 20.000 suppressions de postes. « Scénario catastrophe contraire à la politiquequ’entend suivre le gouvernement », répondaient alors, excédés, les conseillers d’AUBRY etde STRAUSS-KHAN. Les experts ne leur avaient peut-être pas tout dit. « En clair, pasquestion d’entamer des négociations au niveau des syndicats patronaux, comme la FFSA:c’est aux compagnies d’assurances « comprendraient mal d’avoir à subir d’une manièrequelconque les effet d’entraînement éventuellement créés par les organismes professionnelssi ceux-ci prenaient les devants. Bref, il est urgent de ne pas négocier quoi que ce soit » 264 .263Jean-Claude TRICHET né en 1942 est un Inspecteur général des Financesfrançais.264Extrait du Canard enchaîné du 6 janvier 1998, article de Nicolas BEAU.449

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