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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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usse était-il tombé que les marchés portaient leur attention sur un autre gros débiteur endifficulté : le Brésil. Début septembre, le real brésilien était attaqué et les efforts de la Banquecentrale pour le défendre faisaient fondre les réserves de change au rythme de 1 milliard dedollars par jour. La défiance se généralisait alors vis-à-vis de l’ensemble des marchésémergents, provoquant la quasi-faillite de Long Term Capital Management, L.T.C.M., l’undes principaux fonds de placement américain. Déstabilisées par la montée des rendementsexigés sur une partie des titres à long terme, affolées par le pessimisme des prévisions surl’économie mondiale, les bourses s’effondraient. Aux États-Unis, Wall Street perdait, à la find’août, plus de 10 %, soit la chute la plus brutale depuis l’invasion du Koweït par l’Irak enaoût 1990. En Europe, la baisse approchait 20 %.Si certains doutes pouvaient subsister concernant le caractère systémique de lacrise des marchés émergents, l’assèchement des marchés financiers mondiaux en septembre1998 devait les balayer. Fort logiquement, la réaction devait venir du conseil de la banqued’émission de la monnaie internationale, la Réserve fédérale américaine (Fed). À troisreprises en moins de deux mois, la Fed décidait d’abaisser son taux d’intervention d’un quartde point, donnant à la politique monétaire une orientation a priori peu orthodoxe au regard desdonnées immédiates de la conjoncture américaine. À l’automne de 1998 en effet, le taux dechômage était aux États-Unis à son plus bas niveau depuis la fin des années 1960 (4,4 %),l’expansion se poursuivait sur un rythme rapide et le déficit courant ne cessait de se creuser.L’attitude de la Fed était cependant dictée par la situation des marchés de capitaux et ladégradation des bilans des intermédiaires financiers. La crise des économies émergentes eneffet a fortement pesé sur les bilans des banques et autres institutions financières. Comptetenu de l’ampleur des créances douteuses, celles-ci répugnent à accroître leur exposition aurisque. Le credit crunch, situation expérimentée au début des années 1990 dans laquelle lesintermédiaires financiers ne peuvent pas ou ne veulent pas prêter, menaçait à nouveau. Labaisse des taux d’intérêt à court terme permettait de parer à ce risque en évitant quel’ajustement sur les marchés financiers se fasse par une remontée générale des taux longs.Simultanément, elle entraînait une baisse du dollar qui donnait un ballon d’oxygène auxentreprises américaines face à la compétition asiatique. Elle soulageait enfin la situation deséconomies émergentes dont les dettes sont libellées en dollars. Pour que les choses soient bienclaires, la Fed organisait fin septembre le sauvetage de L.T.C.M., le fameux hedge fundcomptant dans sa direction les deux Prix Nobel d’économie de 1997, dont l’exposition aurisque était estimée à plus de 100 milliards de dollars, investis un peu partout dans le monde.La confiance ne pouvait toutefois être restaurée sur les marchés financiers que si la vague depanique déclenchée par le moratoire russe était enrayée. L’action de la Fed était relayée sur cepoint par l’intervention du Trésor américain en vue de stopper l’hémorragie financière dontétait désormais victime le Brésil. Cela supposait de renflouer les caisses du F.M.I., vidées parles interventions successives en Thaïlande, Corée du Sud, Indonésie et Russie. Début octobre,le Congrès américain, après une longue obstruction, votait la participation américaine(18 milliards de dollars) à l’augmentation des ressources du Fonds (90 milliards en tout)décidée un an plus tôt en septembre 1997. Début novembre, les pays du G7 décidaient dedoter le F.M.I. d’une nouvelle facilité financière destinée aux pays exposés à un risque decontagion financière internationale et poursuivant des plans d’ajustement sous la conduite duFonds. Le 14 novembre, un accord était signé avec le Brésil par lequel le F.M.I., la Banquemondiale, les États-Unis et d’autres pays mettaient à la disposition de Brasilia 42 milliards dedollars. La diffusion de la crise financière était enrayée, tandis que le gouvernement brésiliens’engageait à réduire d’un tiers un déficit public estimé à 64 milliards de dollars. Les États-Unis s’employaient enfin à convaincre les autres membres du G7 de contribuer aurétablissement de la confiance par des mesures appropriées : plan de sauvetage des banques et275

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