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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Il y a six mois encore, le gouvernement annonçait la création de 500 000d’emplois. Aujourd’hui, il n’en espère plus que quelques dizaines de milliers. Les premiersaveux d’échec sont évoqués dès le 6 janvier1999. La loi sur les 35 heures ne devrait paspermettre de créer plus de quelques dizaines de milliers d’emplois. Cette précisionpessimiste, qui sort tout droit des services du ministère de Martine AUBRY, est loin despromesses passées. A savoir les centaines de milliers d’emplois annoncées par une ministreconquérante lors du vote de la loi, il y a six mois. La situation est tellement peu réjouissanteque, selon « Libération » (5/1), DSK 262 n’exclut pas de voler au secours de sa collègue endébloquant environ 1 milliard pour créer 50 000 contrats emploi-solidarité supplémentairescette année. JOSPIN, d’ailleurs, ne se fait guère d’illusions, qui reproche à Martine AUBRYson optimisme invétéré sur les 35 heures. Devant plusieurs ministres, il ne l’a pas caché :« On m’avait dit que cette loi allait permettre de créer des dizaines de milliers d’emplois. Orje ne vois rien venir, et c’est sur le chômage que les Français nous jugeront. »A la décharge de Martine AUBRY, les pronostics trop optimistes de certainséconomistes ne l’avaient guère incitée à se montrer prudente. « On va dans le mur en matièrede créations d’emplois, expliquent en privé certains de ses conseillers. Il nous faut avancerd’autres explications pour justifier la diminution de la durée du travail: relance de lanégociation collective, modernisation de la vie publique. » Cette explication très nouvelle dela loi des 35 heures n’est pas tout à fait absurde. Contrairement à ce qu’Ernest-AntoineSEILLIERE, dit, pour qui les branches professionnelles seraient moribondes, une majoritéd’entre elles négocient pied à pied des accords sur les 35 heures. Une occasion inespéréed’arracher enfin la flexibilité et la modération salariale. Un vrai Graal. Des milliards au potForts de cette relance de la négociation, les conseillers de Martine AUBRY expliquent: « Onva faire des boîtes plus musclées, aménager l’organisation du travail relancer la négociationcollective. » Des gains de productivité au service de l’emploi de demain (ou d’après-demain)dont Martine AUBRY est, comme chacun sait, la grande prêtresse. Apparemment, le servicede communication du ministère n’a pas eu vent de cette hypothèse. En ce début d’année, sonsite Internet continue de répéter que 500.000 emplois seront créés grâce à cette loi. Or on estloin. Des entreprises comptant 100 000 salariés seulement sont concernées par des accords deréduction de la durée du travail - soit moins de 1 % de l’ensemble des effectifs salariés enFrance. Jusqu’à présent 6.500 emplois ont vu le jour à cette occasion. Pour grossir un peu cemaigre bilan, le ministère y ajoute les 1.500 emplois « préservés », c’est-à-dire sauvésd’éventuels plans sociaux.L’emploi « préservé » est très à la mode chez les patrons des entreprisespubliques. Le marché offert aux syndicats est clair: limitation des suppressions d’emploicontre révision des avantages acquis. Le tout au nom de la négociation sur les 35 heures. Pasquestion pour le gouvernement de distribuer officiellement des enveloppes qui favoriseraientde tels marchandages. Mais pas question non plus de handicaper les entreprises publiques parle passage aux 35 heures. « Laissons les patrons de la SNCF ou d’Air France négocier aumieux cette loi dit-on dans l’entourage du ministre des Transports, et on mettra au pot par lasuite. » Son de cloche voisin au cabinet de Christian PIERRET, sous-ministre de l’Industrie:« Le gouvernement est prêt à donner à EDF 763 € (5.000 F) par salarié qui passerait aux 35heures, mais il ne faut pas le dire publiquement. » Pour l’instant, le bilan de 1998 a au moinsle mérite de ne presque rien coûter au deniers publics. Sur les 3,5 milliards généreusementprovisionnés pour les aides aux 35 heures en 1998, un seul a été consommé. Jusqu’à présent,n’ont bénéficié de l’aide publique que les toutes petites entreprises qui créent de l’emploi aucompte-gouttes. « L’ultime espoir réside aujourd’hui, explique un conseiller de Matignon,262Dominique STRAUSS-KAHN est un homme politique français socialiste.448

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