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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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caractère agissant, car elles sont fondées sur les sentiments, sur les passions et les instincts deshommes. Le socialisme est arrivé ainsi à élaborer des mythes puissants, des formulespolitiques capables de pousser les hommes à agir. Dans ce sens, il est un «levain d’héroïsmeet de vertu», mais également une force plus efficace que le libéralisme. Pourtant, libéralismeet socialisme visent les mêmes buts: permettre à des minorités, les élites, de conquérir et degarder le pouvoir. Sur le plan économique, ils sont également similaires: une économieplanifiée peut produire les mêmes résultats qu’une économie de marché. Quant à l’efficacité,un système socialiste pur est semblable à un système économique libéral pur en régime deconcurrence parfaite. Dans Les Systèmes socialistes, PARETO étudie également le rapportentre la vérité subjective et la vérité objective, entre l’action logique et l’action non logique, etessaie de discerner si la vérité objective doit nécessairement devenir vérité subjective afinqu’elle puisse favoriser l’action. Alors que PARETO a atteint le sommet de sa carrière, unedouloureuse contrariété familiale (sa femme l’abandonne) bouleverse sa tranquillité de savantà la vie très réglée et routinière. Il s’efforce de sortir de son abattement en lisant et méditantses poètes préférés: VIGNY et MUSSET. Désormais, son scepticisme se fondera sur ledogmatisme des sentiments, et la raison, déchue, ne sera plus que la manifestation extérieureet superficielle d’une activité intérieure absolue. Cette ambiguïté conditionnera dès lors sonœuvre. À partir de l’année 1902, on constate que Pareto veut toujours traiter les sciencessociales comme des sciences exactes, bien qu’il fasse tout pour démontrer les imperfectionsde la raison et pour prouver que ce qui pousse les hommes à agir est le sentiment, chose,somme toute, mystérieuse et insaisissable. Dans le Manuel d’économie politique, paru en1906, l’objet central est toujours l’homme considéré comme un être abstrait dont l’activité estguidée par l’égoïsme. Les différents éléments du système sont isolés de toute influencepossible est étudiée à un moment bien déterminé grâce au calcul analytique. Abstractions toutà fait générales, a-t-on dit, et PARETO lui-même n’en est bientôt plus satisfait. Les beautésd’un système logique parfait ne suffisent plus à son esprit inquiet et intolérant. De cetteévolution, un premier témoignage, parfois impitoyable jusqu’à l’irrévérence, est donné parl’opuscule paru en 1911: Le Mythe vertuiste et la littérature immorale, où PARETO se moquedu moralisme et du puritanisme, des sentiments de renoncement et d’ascétisme, qui sont pourlui des manifestations de faiblesse. En 1916, le monumental Traité de sociologie générale,dont on se bornera ici à relever les point d’intérêt très général, systématise tous ces éléments.Les formes sociales y sont étudiées en examinant les actions humaines, les états d’espritauxquels elles correspondent ou la manière dont ils les expriment. Dès lors, on distingue lesactions logiques et les actions non logiques: les premières sont celles qui utilisent des moyensappropriés à leur fin et qui relient logiquement les moyens à la fin. Les autres, non logiques,ont une grande importance dans la vie sociale et paraissent logiques à ceux qui lesaccomplissent ou qui en font la théorie. Si, pour PARETO, plusieurs de ces théories sont un«amas de sottises», il note cependant que des doctrines absurdes peuvent être socialement trèsutiles, que les différentes classes sociales peuvent et doivent même avoir des doctrinesdifférentes et, ce qui revient au même, comprendre différemment une même doctrine. Dansles actions non logiques, PARETO trouve une part constante, instinctive, expression decertains sentiments humains, les résidus, et une part variable, qu’il appelle dérivations, et quireprésente l’effort, propre à l’homme, de se conformer à la logique. On se laisse convaincresurtout par les sentiments (résidus), tandis que les dérivations cherchent à donner uneapparence logique aux actions non logiques en raisonnant à partir des sentiments plus que desvérités logico-expérimentales. Il étudie les actions non logiques au moyen de conceptsclairement définis se rapportant à des phénomènes observables. La science comporte uncaractère de recréation, c’est-à-dire de simplification. Il observe donc des aspects dephénomènes déterminés; ces aspects sont exprimés en concepts rigoureux, puis on établit desrelations entre les phénomènes que recouvrent ces concepts, après quoi on tente de700

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