09.07.2015 Views

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Plus précisément, il faut distinguer trois types de grandes entreprises au lieud’accepter la catégorie unique des «grandes organisations».Le premier type est celui de l’organisation qui est, par elle-même, un élémentdu système technocratique, à la fois parce qu’elle produit du progrès scientifique et techniqueet parce qu’elle est un centre d’accumulation des ressources consacrées par la société à un desaspects de son fonctionnement. Tel est le cas, par exemple, des hôpitaux ou des universités ouencore des centres de décision administrative; ils tendent à monopoliser les ressourcesaffectées à la santé, à l’éducation ou à la planification, et par conséquent à diminuer lesressources consacrées à satisfaire les demandes populaires en matière de santé, d’éducationou d’aménagement. Ici est le cœur du système technocratique où le rôle de l’État est donc leplus considérable.Le deuxième type est celui de l’entreprise, qui est surtout un centre dedécision, engagée donc dans un genre ou un autre de concurrence et qui est donc un élémentd’un système politique. Ce type correspond largement aux entreprises proprementindustrielles.Enfin, il existe des entreprises essentiellement commerciales semblables, parexemple, aux grandes compagnies coloniales du XVIIIe siècle, et qui n’appartiennent à lasociété postindustrielle que par l’autonomie de leur fonctionnement organisationnel. Le cas leplus connu est celui des grandes compagnies pétrolières.Cette typologie des entreprises montre que, si celles du premier typeappartiennent entièrement à la société postindustrielle et en sont le centre, celles du deuxièmetype n’y appartiennent que comme centres de décision et comme organisations; en tant queporteuses d’un modèle de développement et d’un pouvoir de classe, elles appartiennentencore à la société industrielle. Enfin, celles du troisième type n’appartiennent à la sociétépostindustrielle que comme organisations. En tant que centres de décision, elles se situentdans la société industrielle. Et le modèle de développement ainsi que le pouvoir de classedont elles sont porteuses relève d’une société marchande.Plus on entre dans une société postindustrielle, plus les formes proprementindustrielles de production se dégradent. À côté des grandes entreprises innovatrices et le plussouvent en liaison étroite avec l’État se développe un capitalisme purement financier, celuides holdings des années vingt, celui des conglomérats aujourd’hui. C’est aussi ce capitalismeindustriel décadent qui joue le rôle principal dans les nouvelles formes de l’impérialisme.Ces transformations du pouvoir économique s’accompagnent de modificationsdans les attitudes des salariés à l’intérieur des entreprises.Tout d’abord, dans le type le plus ancien d’entreprise, antérieur au grandmouvement de rationalisation et d’organisation du travail, le monde ouvrier est dominé pardeux sources de satisfaction ou d’insatisfaction: d’un côté, l’autonomie professionnelle, del’autre l’emploi. Les ouvriers qualifiés sont plus sensibles que les manœuvres aux conditionsd’exercice du métier; les manœuvres sont plus directement soumis aux menaces qui pèsentsur l’emploi et dont ils sont les premières victimes. L’aspect défensif de l’action ouvrière estdonc celui qui concerne les problèmes économiques généraux, tandis que l’aspect positif,c’est-à-dire l’affirmation de valeurs proprement ouvrières, est directement lié à l’expériencede travail.133

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!