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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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collaborationniste Jacques DORIOT l'eut lui aussi proposé deux années auparavant (le projetavait alors été rejeté par Moscou et DORIOT exclu du PCF). THOREZ présenta d'ailleurs sonprojet quelques semaines plus tard devant la Chambre des députés. Il proposa aussi d'associerà ce Front populaire les radicaux, qui étaient à l'époque liés à la droite et le parti le mieuxreprésenté à la Chambre. Les raisons de la victoire du Front populaire sont multiples : criseéconomique, montée d'Adolf HIT<strong>LE</strong>R, scandales financiers, instabilité du gouvernement de lalégislature de 1932, existence des ligues de droite, armées et de plus en plus nombreuses,émeutes du 6 février 1934. Tous ces éléments ont participé à son émergence. Les résultatsdonnant le Front populaire vainqueur aux élections donnèrent beaucoup d'espoir au sein duprolétariat, qui déclencha une grève générale spontanée. Le socialiste Marceau PIVERTexhorta BLUM à prendre le pouvoir immédiatement, en se basant sur cette mobilisationpopulaire et sans attendre la passation de pouvoir officielle. Mais BLUM préféra attendre. Cesgrèves obligèrent néanmoins le patronat à négocier avec les salariés et leurs syndicats, et àaccorder des congés payés et une baisse du temps de travail. Léon BLUM fut empêchéd'intervenir ouvertement par l'opposition des radicaux et du Royaume-Uni, principal allié dela France, sans oublier l'activisme de l'extrême droite et d'une partie de la droite, et dutchoisir, contre l'avis des communistes, la non-intervention dans la guerre d'Espagne. Il y eutcependant une aide clandestine, organisée par Pierre COT et Jules MOCH. On peut noter queles rapports avec l'Italie furent beaucoup plus difficiles qu'avec l'Allemagne. Sur le planintérieur, le gouvernement BLUM parvint à résoudre la crise sociale. Mais dès l'été 1936, ildut faire face à diverses difficultés, parmi lesquelles la dévaluation du franc à cause de lasituation monétaire et la politique financière en général, qui transformèrent l'inquiétude de ladroite en opposition résolue. BLUM remit sa démission en juin 1937 et fut remplacé par ungouvernement radical. En mars 1938, il forma son deuxième gouvernement avec laparticipation de Pierre MENDES FRANCE comme sous-secrétaire d'État au Trésor, mais ilfut renversé dans 3 semaines par le Sénat. La défaite définitive du Front populaire eut lieu enseptembre-décembre 1938 avec l'arrivée au pouvoir d'Édouard DALADIER. Le bilan duFront populaire est mitigé, mais cette brève expérience permit tout de même un nombreimportant d'avancées dans de nombreux domaines, en particulier dans le domaine social :congés payés (obtenus suite à des grèves, mais ils figuraient déjà dans la profession de foi deJean-Baptiste <strong>LE</strong>BAS, futur ministre du Travail), semaine de quarante heures, établissementdes conventions collectives, prolongement de la scolarité à 14 ans, etc. La relance desdépenses d'armement, prioritaire même devant les dépenses sociales, est également à mettre àson crédit. BLUM condamna l'attitude du PCF face au pacte germano-soviétique, attitude quiprovoqua le départ d'un certain nombre de communistes qui se tournèrent vers la SFIO, avecl'aval de Léon BLUM, mais contre l'avis d'autres socialistes. Léon BLUM se mit aussi à dosune partie des socialistes à cause de ses positions pacifistes. Il semble qu'il ne se rendait pasbien compte de la guerre en préparation et était beaucoup plus optimiste qu'il ne l'aurait fallu.Durant le vote des pleins pouvoirs au maréchal PETAIN, Léon BLUM fit partie des quatrevingtsparlementaires de l'Assemblée nationale qui votèrent contre. À ce moment, une partiede la SFIO était déjà en Angleterre. La Cour suprême de justice fut instituée par PETAIN enjuillet 1940 pour rechercher les responsables politiques de la guerre. Un grand nombred'hommes politiques furent condamnés. BLUM s'en indigna, mais ne pensa pas pouvoir êtreinquiété. Il fut néanmoins arrêté le 15 septembre 1940, interné au château de Chazeron, puis àBourassol. Ses lieux de détention deviennent le lieu de ralliement des socialistes résistants,comme Jean Pierre BLOCH, Félix GOUIN ou André PHILIP. L'ancien chef de gouvernementse tient consciencieusement au courant de la situation et exhorte ses camarades à résister. Ilfut traduit devant la Cour de Riom mais sa défense, et celle de DALADIER, fut si efficace etsi courageuse que le procès fut suspendu sine die. Au-delà de BLUM ou DALADIER,c'étaient les présidents du Conseil et les membres du Front populaire qui étaient visés. Vichy628

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