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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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classes ne révèlent pas (et ne révéleront pas) une réalité sociale plus profonde, plus généraleque la lutte des classes, ou lui échappant (c’est généralement ce que l’anthropologie sociale vay rechercher), et par là même «sans histoire». Les sociétés sans classes de l’avenir – dont lestendances de la société actuelle indiquent seulement certains traits – ne peuvent être que lerésultat de la transformation de la lutte des classes sous l’effet de cette même lutte de classes.C’est pourquoi MARX et ENGELS ont toujours insisté sur le fait que les communautéscommunisme qui succédera au capitalisme comme mode de production et d’organisationsociales. L’analyse de tendances, qui est l’objet du matérialisme historique, ne peut consister,comme chez HEGEL, à rechercher la vérité des fins dans l’accomplissement des origines. Ilimporte de bien saisir ce point pour comprendre l’usage et la signification du concept declasse sociale dans le marxisme. En 1852, MARX écrivait à son ami WEYDEMEYER: «Cen’est pas à moi que revient le mérite d’avoir découvert l’existence des classes dans la sociétémoderne, pas plus que la lutte qu’elles s’y livrent [...]. Ce que j’ai apporté de nouveau, c’estde démontrer: 1o que l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiquesdéterminées du développement de la production ; 2o que la lutte des classes mènenécessairement à la dictature du prolétariat ; 3o que cette dictature elle-même ne représentequ’une transition vers l’abolition de toutes les classes et vers une société sans classes » Cettedéclaration, faite à une époque où cependant MARX n’avait pas encore élaboré le concept desurvaleur ou plus-value , c’est-à-dire le concept de l’exploitation spécifiquement capitaliste,nous éclaire sur la nature du renversement, mieux, de la révolution théorique opérée parMARX dans l’usage du concept de classes sociales. Les économistes et les philosophesclassiques avaient déjà développé une théorie de la division de la société en classes enfonction des sources de revenus et de leur rôle dans l’accroissement du «produit net».MASSÉ Pierre (1898-1987); Dans un très beau livre, Aléas et progrès, publié en 1984, PierreMASSE a décrit sa traversée du siècle. Né le 13 janvier 1898, le jour du «J’accuse» de ZOLA,il est reçu en 1916 à la fois à Polytechnique et à Normale supérieure. Il s’engage aussitôtprenant part à l’offensive du Chemin des Dames. Ingénieur des ponts et chaussées, il choisit,vers la trentaine, de faire carrière dans l’industrie électrique, où il se passionne pour laconstruction de barrages. Durant l’Occupation, il s’engage activement, avec son épouse, dansla résistance. À la Libération, E.D.F. deviendra sa «patrie professionnelle». Directeur del’équipement en 1946, directeur général adjoint en 1948, il retrouvera, comme président, lagrande entreprise nationalisée après son passage au Plan. Commissaire général au Plan de1959 à 1965 (IVe et Ve plan), il a assuré, fort de l’appui du général DE GAUL<strong>LE</strong>, laresponsabilité de 1’«ardente obligation». Membre de l’Institut depuis 1977, il est par ailleursl’auteur de nombreux ouvrages: Les Réserves et la régulation de l’avenir (1946), Le Choixdes investissements (1949), Le Plan, ou l’antihasard (1965), Les Dividendes duprogrès (1969), La Crise du développement (1973). Pierre MASSE appartient à cettegénération de grands serviteurs de l’État qui a conduit la reconstruction de la France etfavorisé l’expansion des «trente glorieuses». La foi dans le progrès, une rigueur et une forcede caractère rares constituent les fils directeurs de son existence. «Comprendre, construire,convaincre, instruments de politique économique (programmation en v», tels sont les motsqu’il avait fait graver sur son épée d’académicien. Homme d’action et d’entreprises, PierreMASSE était également un homme de réflexion - un économiste de la décision comme il seprésentait lui-même - qui a exercé une influence intellectuelle considérable. Son ouvrage LeChoix des investissements a constitué le point de départ de l’école française du calculéconomique. C’est à lui que l’on doit la notion de comptes de surplus si indispensable pourl’analyse de la répartition des gains de productivité. À la tête du Commissariat au plan, il afavorisé le développement de nouveaux instruments de politique économique (programmationen valeur, clignotants). Pierre MASSE a incarné avec Jean MONNET les grandes heures de la684

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