09.07.2015 Views

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

nous condamne-t-elle au désenchantement ? À cette question, Joseph STIGLITZ répond par lanégative. D’une part, l’expérience de pays tels que la Malaisie, la Pologne ou encore la Chine,qui se sont engagés dans des voies alternatives, montre que des politiques graduelles, prenanten compte des spécificités économiques et sociales des pays, peuvent conduire à des résultatsencourageants. D’autre part, l’analyse des crises internationales et des politiques dedéveloppement a moins remis en question la légitimité de l’intervention des États ou desorganisations internationales que les modalités de leur action. De fait, des réformesapparaissent nécessaires. À cet égard, STIGLITZ propose quelques pistes de réflexion afin decorriger les effets déstabilisateurs de la mondialisation. Parmi celles-ci, la mise en place d’uneréglementation bancaire adaptée aux spécificités de chaque pays capable de contenir lesrisques liés à une libéralisation excessive des marchés de capitaux et de garantir la solvabilitédu système bancaire, ou encore l’élaboration d’une loi sur les faillites permettant d’axer lagestion des crises davantage sur les restructurations d’entreprise que sur le droit descréanciers. Autre piste avancée, la réforme des institutions internationales, avec notammentune redéfinition plus restrictive de leur champ d’action et une amélioration de la transparencedans le processus de décision. Loin de céder au désenchantement, l’ouvrage de STIGLITZ,par les voies de réformes qu’il propose pour améliorer l’efficacité de la politique économique,contribue à redonner à cette dernière ses lettres de noblesse.La mondialisation, au sens général du terme, constitue à la fois le processus etle résultat du processus selon lequel les phénomènes de divers ordres (économie,environnement, politique, etc.) tendent à revêtir une dimension proprement planétaire. C’esten ce sens que l’on peut citer la célèbre observation de Paul VA<strong>LE</strong>RY 323 : « Le temps dumonde fini commence ». « Quoi de plus remarquable et de plus important, poursuivait-il, quecet inventaire, cette distribution et cet enchaînement des parties du globe. [...] Une solidaritétoute nouvelle, excessive et instantanée, entre les régions et les événements est la conséquencedéjà très sensible de ce grand fait. » Plus précisément, le terme renvoie en particulier auxdomaines économique et financier, où les effets du processus sont particulièrement sensibles.Celui-ci s’est d’abord nourri du développement considérable des échanges commerciaux aucours des dernières décennies, puis de celui des investissements directs. Il débouche sur unetroisième étape, la « globalisation », caractérisée par l’organisation de réseaux de productiontransnationaux grâce à l’association de l’informatique et des télécommunications, et à lacirculation instantanée de l’information. Le phénomène, qui ne se réduit donc pas à uneinternationalisation accentuée, tend à vider de son sens la notion de marché intérieur captif etconcourt notamment à la « délocalisation », c’est-à-dire à l’externalisation des activitésproductives. Ainsi que l’analyse Robert REICH dans L’économie mondialisée 324 en 1993,l’entreprise-réseau devient étrangère à la question de la nationalité, posant ainsi d’une manièrequi peut se révéler aiguë la question de la solidarité nationale. De façon comparable, laglobalisation financière, qui désigne l’interdépendance des marchés de capitaux depuis leurdéréglementation au cours des années 1980, met à l’épreuve le statut des monnaies nationales,autrement dit la marge de manœuvre des États.L’économie mondiale est entrée en 1998 dans une zone de haute instabilité,lourde de menaces tant pour la poursuite de la croissance dans les pays occidentaux que pourl’avenir du processus de globalisation de l’économie. L’opposition conjoncturelle entre larécession profonde dans laquelle s’enfoncent le Japon et une partie de l’Asie en323Extrait de VA<strong>LE</strong>RY, Paul, Regards sur le monde actuel, Paris: LibrairieStock, DELAMAIN et BOUTEL<strong>LE</strong>AU, Collection «Les auteur(e)s classiques», 216pages, 1931.324 REICH Robert, L'économie mondialisée, Economica, Paris, 1993.272

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!