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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Si l'intérêt du libre-échange entre zones de niveau de développementcomparable n'est qu'exceptionnellement contestée, les conséquences des échanges croissantsentre pays industrialisés et pays à bas salaires en industrialisation rapide suscitent quant àelles une inquiétude unanimement partagée. Même les économistes les plus libéraux,convaincus que les deux types de pays gagnent en moyenne au libre-échange, conviennentque des pertes peuvent, sur une période de transition relativement longue, être enregistréesdans les pays riches. Certains, comme le prix Nobel Maurice ALLAIS 356 , en sont mêmeconduits à prôner un retour à des mesures protectionnistes à l'égard de ces pays, que d'autresaccusent par ailleurs de « dumping » social ou environnemental.La question ainsi posée aux Etats industriels, qui dépasse au demeurantlargement le cadre des seules délocalisations, est finalement de déterminer, dans ce contextenouveau que Dominique ROUX qualifie d'hyper-concurrence mondiale 357 , quel est le degréde concurrence acceptable - politiquement plutôt qu'économiquement - entre pays riches etpays à bas salaires. Cette question avait été très précisément identifiée par notre collègueJean ARTHUIS, dont le rapport d'information 358 avait pour exergue les mots suivants :« Quand les prix défient toute concurrence, il n'y a plus de concurrence ».Tout comme le principe de concurrence, la problématique ricardienne a elleaussi évolué. Ainsi que le faisait remarquer Mme Frédérique SACHWALD 359 lors de sonaudition, la caractéristique de l'économie contemporaine réside dans la fragmentation desprocessus de production. D'une spécialisation par produit selon les pays, on est passé à unespécialisation par stade du processus de production au sein d'une même industrie.Mme SACHWALD relevait que cette fragmentation s'était approfondie depuis les années1980, les pays émergents étant parvenus à accroître progressivement leur capacité à sepositionner sur des stades toujours plus sophistiqués, y compris le design ou certains travauxde développement. Ainsi, en forçant un peu le trait, il est par exemple possible pour uneentreprise multinationale de maintenir les activités de conception, de création et decommercialisation en Europe ou aux Etats-Unis, de délocaliser la production dans un pays àbas coût de main d'oeuvre, comme la Chine, et de réaliser le traitement des données relatives àla clientèle en Inde. Le fonctionnement de l'entreprise Dell illustre d'ailleurs parfaitementcette nouvelle forme d'organisation économique.La division internationale du travail peut ainsi prendre la forme d'unespécialisation « verticale » par pays sur chaque stade du processus productif, spécialisationqui se traduit soit par l'émergence d'entreprises positionnées sur un stade particulier deproduction, soit par la répartition au sein d'une firme mondiale des différents stades deproduction entre divers pays.Ce sont les firmes transnationales qui, pour l'essentiel, font jouer cetteconcurrence sur chaque stade du processus productif : à la faveur de l'accélération de latransnationalisation à partir des années 1980, elles sont désormais au centre de la dynamiqueconcurrentielle et remettent dès lors en cause les fondements de l'échange international.356 Maurice ALLAIS, La mondialisation, la destruction des emplois et de lacroissance : l'évidence empirique, Clément Juglar, 1999.357Dominique ROUX, Laborgistique : nouvelle stratégie pour le management,Economica, 2004.358 Jean ARTHUIS Rapport d'information du Sénat n° 337, 1992-1993.359 Frédérique SACHWALD, Les migrations de la recherche, in Sociétal n° 42,2003.303

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