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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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L’issue à la dépression des années trente est en fait la guerre, qui réalise une« nouvelle donne » mondiale. En 1945, les États-Unis affirment leur leadership au sein ducamp occidental. L’intervention gouvernementale, « keynésienne » ou non, bénéficie danspresque tous les pays d’un consensus au moins provisoire, et prend une dimensioninternationale avec le plan MARSHALL. Condition essentielle de la croissance, laréouverture des économies nationales devient dès 1945 une priorité.« Je ne crois pas que les récessions soient inévitables » (LyndonB.JOHNSON 259 ). Avec un orgueilleux optimisme, la génération des Trente Glorieuses pensevivre une ère nouvelle de l’histoire économique, celle d’une croissance indéfinie, libérée de latyrannie des cycles et de la fatalité des crises. Le retournement de tendance qui intervient en1973 montre les limites de ces prétentions. Le spectre de la crise réapparaît. Pourtant, le termemême de crise est souvent contesté, ses origines sont mal définies, ses limites chronologiquesimprécises. Sans doute parce que nous manquons du recul nécessaire, la plus grandeconfusion règne encore sur la signification de la période ouverte par le choc pétrolier de 1973.Pour clarifier le débat, un détour par l’analyse des chiffres et des dates s’impose.Si l’on doit parler avec Jean FOURASTIE 260 de (presque) trente ans de gloireet de croissance flamboyante, les vingt années qui suivent tranchent par la médiocrité de leursperformances: le P.I.B. n’augmente que de 2,6 % par an dans l’ensemble de l’O.C.D.E., entre1973 et 1991.Ce chiffre global dissimule pourtant des variations importantes :– avant même la crise, de 1968 à 1973, la croissance faiblit légèrement alors quel’inflation et le chômage augmentent;– de 1974 à 1975, le retournement de tendance est net, la croissance presque nulle (etmême négative en 1975), l’industrie particulièrement atteinte;– de 1976 à 1979, la croissance repart de façon molle, sans que l’augmentation duchômage soit entravée; l’inflation se stabilise à un niveau élevé;– de 1980 à 1982, la crise rebondit, le chômage atteint son niveau maximal aux États-Unis;– de 1983 à 1989, la croissance retrouve le rythme des années 1976-1979; cependant, etceci constitue une nouveauté importante, les taux d’inflation diminuent de façon spectaculaireen même temps que le chômage reflue à partir de 1984;– en 1990 et 1991, une nouvelle récession affecte l’économie des pays développés àéconomie de marché.La période paraît donc beaucoup plus complexe que le terme générique de« crise » ne le suggère, Il s’agit en fait, pour les pays développés, d’un temps de croissanceralentie entrecoupée de trois accidents majeurs.Le cas des pays en voie de développement est encore différent: s’ilsmaintiennent des taux de croissance élevés entre 1973 et 1980, ils traversent une criseextrêmement brutale en 1980-1982 et un temps de reprise inégal et incertain depuis. Quant259Lyndon B. JOHNSON Président des Etats Unis (1963-1969).Cf biographiecomplète en fin de thèse.260FOURASTIER, Jean, économiste français, (1907-1990), Les trenteglorieuses. Dans cet ouvrage publié en 1979 par les éditions Fayard,l’économiste et sociologue français étudie une période de croissance quasicontinue de près de 30 ans.207

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