09.07.2015 Views

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Comme le souligne Michèle RIOUX 360 , les firmes transnationales sont aujourd'huiresponsables des deux tiers du commerce mondial, dont un tiers prend la forme de commerceintra-firme. Le commerce international, analyse-t-elle, est ainsi devenu un commercetransnational : s'il traverse les frontières nationales, c'est de plus en plus au sein même desentreprises et, en cela, il est moins d'abord régi par le marché que par les décisions et lesstratégies des firmes. Outre les impératifs liés à la spécialisation des territoires selon leursavantages comparatifs, la nature de la demande finale dans chacun des pays, ou encore lapossibilité de réaliser des gains de productivité par la recherche d'économies d'échelles,peuvent également jouer un rôle structurant dans la localisation des centres de production ausein d'un même groupe.Une illustration de ce type d'arbitrage intra-firme a été fournie par Yan<strong>LE</strong>PAPE, économiste régional auprès de la direction des relations économiques extérieures(DREE). Il a évoqué le cas d'un grand fabricant de lave-linge, qui produisait deux modèles,l'un avec ouverture par le haut et l'autre avec ouverture frontale, dans deux usineseuropéennes, l'une située en France, l'autre dans un PECO. La taille critique d'une usine sesituant autour d'un million d'unités produites par an, l'ensemble de la production de la ligne« ouverture par le haut » a été transféré en France tandis que l'autre l'était intégralement dansla seconde usine. Une telle réorganisation « horizontale » des processus productifs a permisd'améliorer la profitabilité de la firme. Ainsi, une multinationale pourra décider de ne plusproduire tous ses produits dans tous les pays où elle est implantée, mais de spécialiserchacune de ses usines dans un produit et d'importer/exporter les autres afin de maximiser leséconomies d'échelle et de minimiser les coûts de transaction (notamment, les coûts d'accès aumarché et les coûts de transport).La preuve est ici apportée que la théorie ricardienne de spécialisation selon lesavantages comparatifs est devenue d'une lecture plus subtile, les avantages comparatifss'entendant désormais sur des segments du cycle de production, et la structure de la demandepouvant peser au même titre que l'organisation de l'offre sur la localisation des centres deproduction.La théorie de la destruction créatrice mérite elle aussi d'être réactualisée dansle nouveau contexte de globalisation, à la lumière des possibilités d'observation statistiqueétendues dont disposent aujourd'hui les économistes. Comme l'a analysé SCHUMPETER, ladynamique naturelle de l'économie conduit à une transformation continuelle du processus deproduction, qui s'exprime notamment sur le marché du travail : chaque jour, des emplois sontdétruits et d'autres créés, dans un relatif équilibre d'ensemble. Lors de son audition devant legroupe de travail, Pierre CAHUC, professeur à l'Université de Paris I Panthéon Sorbonne etchercheur au Centre de recherche en économie et statistiques (CREST), a ainsi indiqué qu'enFrance, environ 10.000 emplois étaient détruits quotidiennement, et à peu près autant étaientcréés (soit quelque 2,4 millions d'emplois par an, ce qui représente 15 % de la population dusecteur marchand non-agricole). Seul le solde de cette balance, qui n'en représente que moinsde 0,5 %, constitue en fin d'année l'apparence visible de la création ou de la destruction netted'emploi. Dans son récent ouvrage réalisé avec André ZYLBERBERG 361 , Pierre CAHUC360Michèle RIOUX, Globalisation économique et concurrence, in Etudesinternationales - Volume XXXIII/n°1, Mars 2002.361Pierre CAHUC, André ZYLBERBERG, Le chômage, fatalité ou nécessité ?Flammarion, 2004.304

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!