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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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croissance et l’entrée inéluctable des économies capitalistes avancées dans une stagnationséculaire. Leurs thèses rencontrent d’autant plus d’échos que les ravages de la crise seconcentrent de façon très visible sur quelques points névralgiques; de grandes régionsindustrielles, comme le nord de l’Angleterre, toute l’industrie des biens d’équipement, lesactivités d’exportation font figure de « secteurs sinistrés ». Comment ne pas être impressionnépar le contraste avec les succès dont se prévaut alors l’U.R.S.S. stalinienne, engagée sur lavoie de l’industrialisation autarcique ?L’effondrement du commerce international, qui accuse de 1929 à 1933 unechute plus que proportionnelle au recul de la production, tient une place centrale dans leprocessus de la crise. Les activités exportatrices sont doublement pénalisées: par lacontraction du volume des échanges et par la chute des prix mondiaux, bien plus profonde quecelle des prix du « secteur abrité » (activités tournées vers le marché intérieur). Leur détressegénérale, qu’il s’agisse des cultures commerciales en proie à la mévente, du secteur minier oudes industries d’exportations frappées par un chômage massif, est l’un des traits saillants desannées trente – ce qui laisse prévoir le rôle des relations internationales dans la propagation dela crise et les mécanismes cumulatifs de contraction. De 1933 à la guerre, le commercemondial tend à se stabiliser à un niveau très déprimé; l’absence de véritable redressement deséchanges demeure l’un des principaux obstacles à la reprise. Les économies les plusvulnérables sont les plus dépendantes du commerce extérieur, les plus endettées, et celles quisubissent une brusque détérioration de leurs termes d’échange – la plupart des économiesexportatrices de matières premières cumulant précisément ces trois caractéristiques.La liste des pays les plus atteints, selon le critère de la chute du revenunational, frappe d’abord par son hétérogénéité. Viennent en tête les États-Unis, principal foyerde la crise, mais aussi la Hongrie, petite nation agricole, où le revenu national chute de moitiéen valeur courante entre 1929 et 1932, suivis de près par l’Allemagne, économie industrielle,et l’Australie, économie « primaire », deux pays à revenu par tête élevé, mais lourdementendettés (ce sont les deux plus forts débiteurs mondiaux). Les États-Unis et l’Allemagne,respectivement première et deuxième puissances industrielles, accusent la plus fortecontraction de leur indice de production manufacturière (- 40 % entre 1929 et 1932), mais desnations industrielles de second rang, comme la Tchécoslovaquie ou l’Autriche, ou faiblementindustrialisées, comme la Pologne, subissent un recul proportionnellement presque aussiprofond. L’économie du Chili est bouleversée par l’effondrement de ses exportations (cuivreet nitrates), dont la valeur chute de 80 % entre 1928 et 1933. À l’inverse, l’Afrique du Sud estsans doute le seul pays gagnant à la crise, en tant que premier producteur d’or, dont la valeuraugmente (en pouvoir d’achat) du fait de la baisse mondiale des prix, puis (en termesmonétaires) à la suite des dévaluations successives de la livre (1931), du dollar (1933), dufranc (1936)... Parmi les économies « attardées », rares sont celles qui sont demeurées assezfermées pour échapper aux atteintes de la crise. Toutefois, la « mise en valeur » de certaineséconomies coloniales (colonies japonaises, comme la Corée, françaises comme l’Algérie ou leMaroc) se poursuit dans le cadre de la politique d’expansion impériale (Japon) ou de repli surl’Empire (France, Grande-Bretagne).Mais il faut surtout insister sur les formes très différentes que prend la crisedans le « secteur primaire » et le « secteur industriel » de l’économie mondiale. Alors que,dans le secteur industriel, la crise s’identifie à la chute de la production et de l’emploi, c’estau contraire l’inélasticité de la production du secteur primaire (face à une demande réduite,notamment pour les matières premières industrielles) qui fait problème: elle maintient unesurproduction permanente, d’où, au sein de la baisse générale des prix, la chute bien plus199

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