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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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« De quelle façon les investisseurs institutionnels américains, qui sont les nouveauxactionnaires des grands groupes français, peuvent-ils influencer la gestion des effectifs ? Les enquêtes que nous avons menées montrent que le lien entre la présence de cesinvestisseurs et les restructurations existe, mais qu’il n’est pas direct. Les institutionnelsaméricains exercent avant tout une pression collective à travers une représentation del’entreprise qu’ils ont pu imposer et qui est fondée sur l’idée de la création de valeur pourl’actionnaire. Cette notion de création de valeur s’incarne surtout à travers les plus-valuesboursières. Les investisseurs institutionnels sont des intermédiaires financiers, soucieuxd’obtenir des rendements élevés de leurs placements en immobilisant le moins possible leurscapitaux. Il est toutefois possible de distinguer l’attitude certains fonds de pension du secteur publiccomme Calpers, de celle des gestionnaires de « Mutual Funds » (équivalent de nos Sicav)comme Fidelity. Les premiers s’engagent à servir des retraites et travaillent sur un horizonrelativement plus long que les seconds, lesquels gèrent un type d’épargne plus courte, commel’épargne salariale, sans autre obligation que celle de la rentabilité financière avec descontraintes de liquidité beaucoup plus fortes. En conséquence, les fonds de pension exercentune pression plus médiatique ; ils montrent du doigt les entreprises sous-performantes etcherchent à donner de la voix dans les assemblées générales d’actionnaires. En revanche, les gestionnaires de « Mutual Funds » sont dans une pure logique financière.Leurs analystes sont en contact permanent avec les entreprises et demandent des comptes.Mais ils ne s’immiscent pas pour autant dans la gestion sociale. Ils ne réclament pas de but enblanc des suppressions d’effectifs.Pourtant les plans sociaux ont souvent été suivis d’une envolée des cours boursiers,comment justifier ce lien ? Ces réactions existent, mais des transformations sont en train de se produire. Nous lesobservons à deux niveaux. D’abord, des cabinets de conseil ont publié des études quimontrent que les entreprises qui licencient ne sont pas les plus performantes. Deuxièmement,des études académiques américaines ont montré qu’entre annonce de licenciements et coursboursiers, le lien n’est pas univoque. Il semblerait que les marchés financiers fassent de plus en plus la différence entre leslicenciements défensifs, destinés à répondre à une situation de crise temporaire, et leslicenciements offensifs intégrés dans une stratégie à long terme de l’entreprise. L’annonce delicenciements ne conduit donc plus systématiquement à une hausse des cours boursiers. Pourautant, les analystes continuent à ignorer une vision plus positive des ressources humainesdans leurs modèles.De quelle façon la présence de ces investisseurs institutionnels dans le capital peut-ilmodifier les politiques salariales des entreprises ? Pour certains cadres dirigeants, il s’agit plus d’un changement de degré que de nature,avec une forte augmentation de leur rémunération variable. Les choix des entreprises sur cepoint sont extrêmement individualisés et discrétionnaires. En dehors des cadres dirigeants, lamasse des salariés continue à être soumise aux conditions locales du marché du travail, mêmesi on note aussi le développement de systèmes incitatifs tels que l’épargne salariale. Maismême aux Etats-Unis, les investisseurs institutionnels sont en train de remettre en cause leniveau des stocks-options distribués aux cadres dirigeants car le lien avec les performances del’entreprise n’est pas établi.385

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