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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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s’est voulue résolument gradualiste, celle qu’a conduite Margaret THATCHER au Royaume-Uni à partir de 1979 fut plus brutale. Une thérapeutique de choc a peut-être l’avantage de«casser» les anticipations inflationnistes, qui jouent un rôle si important dans la spirale prixsalaires.Elle a l’inconvénient d’accroître à court terme, de façon brutale, le niveau duchômage, sans nécessairement provoquer rapidement une désinflation. Le gradualisme de lapolitique conjoncturelle comporte un coût immédiat en termes d’emplois moins élevé. Il est lacontrepartie logique de l’incertitude fondamentale dans laquelle se trouvent placés lesdécideurs publics, en ce qui concerne le «modèle» de l’économie et le partage entre l’emploiet les prix des effets de la politique conjoncturelle. Choisir une certaine politique de luttecontre la stagflation, c’est opter pour un sentier de cheminement de l’économie, caractérisé àtitre principal par le niveau du chômage et le rythme d’inflation pour les périodes à venir.Dans cette optique, le choix entre gradualisme et thérapeutique de choc doit tenir compte de lafonction de préférence des décideurs publics, du taux d’actualisation collectif, et des coûtsassociés aux politiques anti-inflationnistes.Les politiques budgétaires et fiscales des années 1960 s’appuyaient souvent (cefut le cas en France) sur des principes de neutralité des finances publiques: le budget de l’Étatdoit être approximativement en équilibre; le Trésor doit financer un éventuel déficit par appelà de l’épargne «réelle» (c’est-à-dire préalablement constituée), non par création monétaireadditionnelle; les dépenses publiques ne doivent pas augmenter plus vite que le P.N.B. envaleur; la fiscalité doit être «neutre», etc. Toutes ces règles de neutralité, dont certainesn’étaient justifiées que par la volonté de certains hommes politiques et économistes de fixerdes limites à la place du secteur public dans l’activité totale, ont été remises en cause parl’évolution économique elle-même. Dès lors, la politique budgétaire et fiscale soulève troisquestions principales: la sélection d’indicateurs appropriés; le choix d’un mode definancement de déficits budgétaires devenus structurels; le degré de concurrence ou, àl’inverse, de complémentarité, entre les dépenses publiques et les dépenses privées.La construction d’indicateurs de la politique budgétaire est d’autant plus utileque les déficits budgétaires constatés à partir de 1975 dans la plupart des pays de l’O.C.D.E.résultent à la fois du ralentissement de la croissance et de politiques budgétaires souvent«actives». Pour éclairer le débat politique, il convient de pondérer ces deux influences. Cepourrait être considéré par certains comme une provocation de parler de «solde budgétaire deplein emploi», alors que le chômage s’étend rapidement. Il faudrait, pour mesurer l’activismede la politique budgétaire et fiscale, raisonner à taux de chômage constant (calcul du soldebudgétaire pour un taux de croissance normatif, pas nécessairement égal au taux de chômageassocié au plein emploi), ou utiliser d’autres indicateurs qui furent discutés par A. BLINDERet R. SOLOW en 1974 279 et employés dans le rapport Mc CRACKEN en 1977. Le choix desmodes de financement de déficits budgétaires croissants est tout aussi délicat. Ou bien cesdéficits sont, dans de larges proportions, couverts par endettement du Trésor sur le marchéfinancier. Le risque est alors de provoquer l’«éviction», au moins partielle, des émetteursprivés de ce marché financier, et la conséquence logique est de contribuer à la hausse des tauxd’intérêt nominaux. Ou bien les déficits sont financés par la création monétaire: le gonflementde la contrepartie «créances sur le Trésor» qui en résulte nuit alors à la réalisation des normesfixées pour la croissance de la masse monétaire. L’analyse de l’«éviction» des dépensesprivées par les dépenses publiques débouche sur des conclusions incertaines. Il existe autantde mesures de l’éviction que de modèles économétriques de référence. Les travauxempiriques confirment cependant deux résultats théoriques: l’ampleur de l’éviction dépend du279SOLOW, R., BLINDER, A., Bases analytiques de politique fiscale, lessciences économiques des finances publiques, 1974.221

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