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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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caractérisait les économies occidentales des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix était unmixte des chômages classique et keynésien. Ce sont alors des politiques progressives etdifférenciées qui sont indiquées. On a pu proposer avec le Français D. TADDEI 294 unprocessus d’«aménagement-réduction du temps de travail», accompagné d’une augmentationde la durée d’utilisation des équipements, afin de résorber d’abord le chômage classique, puisune relance progressive pour limiter le chômage keynésien. Mais cette politique se révèled’application délicate.Les salaires d’efficience 295 et l’opposition insiders / outsiders contiennent deuxdéfis qui hantent la microéconomie orthodoxe: celui du chômage de masse et celui de larigidité des salaires. Ni l’un ni l’autre ne trouvent de réponse satisfaisante dans lesdéveloppements évoqués plus haut, qui maintiennent, en la sophistiquant, l’idée d’ajustementspar les prix. C’est pourquoi la plupart des travaux récents dans cette ligne explorentl’hypothèse de rigidités «optimales» (entendons par là qu’elles résultent du fonctionnementnormal du marché du travail et non d’entraves qui le perturberaient). L’emploi cesse alorsd’être une marchandise pour devenir une relation asymétrique entre agents calculateurs.Une première possibilité est que les acteurs s’entendent implicitement pourstabiliser le salaire. C’est l’idée des «contrats implicites», qui s’est révélée être une impassethéorique et se trouve abandonnée depuis le milieu des années quatre-vingt.Une deuxième est que les entreprises optent pour une stabilisation du salaireau-dessus du niveau qui permettrait l’embauche de tous les candidats. C’est le principe du«salaire d’efficience» développé notamment par les Américains STIGLITZ, YEL<strong>LE</strong>N etAKERLOF, qui lie l’effort fourni par les salariés au niveau du salaire: pour des raisonsdiverses et qui divisent les spécialistes (mélange de «carotte» et de «bâton», possibilité detrier les meilleurs travailleurs, constitution d’un collectif motivé), l’entreprise choisit, en touteliberté, un salaire plus élevé que celui du marché. La conséquence est la coexistence duchômage et de la rigidité salariale.Une troisième possibilité est évidemment que les salariés imposent, à leuravantage, la rigidité au-dessus du niveau du marché. C’est possible si leur licenciement estcoûteux pour l’entreprise. Alors, les insiders, ceux qui sont à l’intérieur, sont en quelque sorteabrités de la concurrence des outsiders . L’opposition insiders / outsiders (élaborée par leSuédois LINDBECK et l’Anglais SNOWER) retrouve alors, au cœur de l’emploi, unerelation de concurrence imparfaite inévitable.Ces théories sont ainsi porteuses d’un interventionnisme nuancé, éclectique etdélicat: il ne serait guère logique de prôner directement le retour au salaire supposéconcurrentiel, et la solution réside dans des politiques de l’emploi actives – via dessubventions à l’embauche, des actions de formation –, qui malgré tout doivent rapprocherd’un équilibre de marché.294TADDEI, Dominique, La réduction du temps de travail, Ed. Doc Franca, 84P., 1997.295 Salaire d'efficience d’AKERLOF et de YEL<strong>LE</strong>N en 1986. Cf annexe 11 en finde thèse.258

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