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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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sont plus dès que l'on introduit quelques délais ; ils s'ajustent, et l'essentiel est de caractériserces ajustements... On est alors renvoyé à la macroéconomie traditionnelle. Proposé par lesAnglais Stephen NICKELl, Richard LAYARD et Richard JACKMAN 154 au début des années1990, un schéma unifié vise à traduire directement au niveau macroéconomique le jeu desrigidités présentées plus haut. Il a été adopté, avec de multiples adaptations et applications, parde nombreux économistes. Appelé WS/PS, pour wage setting/price setting ou encore courbede fixation des salaires et courbe de fixation des prix, ce schéma se centre sur lecomportement des entreprises dans deux domaines : fixation du prix de leurs produits, etfixation des salaires. Il présente dans un même diagramme le jeu combiné de ces deuxprocessus.L'équation de prix traduit l'existence d'un comportement de marge et donc deconcurrence imparfaite : les entreprises fixent leurs prix à partir du coût salarial en appliquantun pourcentage de majoration, qui, ici, est supposé croître avec le niveau de l'emploi – ce quitraduit la plus grande facilité d'augmenter les prix lorsque la conjoncture est forte. Le poidsdes salaires dans la fixation des prix décroît à mesure que l'emploi augmente. D'où la formede la courbe, qui relie négativement le salaire réel et le taux d'emploi. L'équation de salaire,quant à elle, synthétise le pouvoir de négociation des salariés, qui augmente à mesure quel'emploi s'accroît.Il résulte de ces deux courbes, dans une perspective de long terme, un point decompatibilité qui correspond au taux de chômage U*. Ce dernier n'est autre que le N.A.I.R.U.évoqué précédemment. Le schéma, d'une grande souplesse, permet d'envisager les effets àcourt terme de perturbations dans la productivité ou l'inflation, ou encore les effets despolitiques de l'emploi. Ceux-ci viennent affecter la position des courbes. On notera aussi legrand classicisme de ses implications à long terme : pour augmenter l'emploi, il convient derestaurer davantage de concurrence et de flexibilité sur les marchés. Ces théories sont ainsiporteuses d'un interventionnisme nuancé, éclectique et délicat : il ne serait guère logique deprôner directement le retour au salaire supposé concurrentiel, et la solution réside dans despolitiques de l'emploi actives – via des subventions à l'embauche, des actions de formation –,qui malgré tout doivent rapprocher d'un équilibre de marché.Les relations d’emploi peuvent enfin être considérées d’un point de vue« sociétal », c’est-à-dire dans la variété des combinatoires collectives (institutions, règles,regroupements) qui isolent des caractéristiques nationales durables.Tout oppose la détermination des salaires telle qu'elle se fait aux États-Unis, oùla négociation, lorsqu'elle existe, a lieu par entreprise avec des syndicats locaux, au« corporatisme » suédois, qui est construit sur la confrontation du gouvernement avec unsyndicat massif et centralisé rassemblant 80 % des salariés. On a pu, de même, classer lespays par la plus ou moins grande professionnalisation de la formation initiale des salariés.L'opposition est par exemple forte entre le système « dual » allemand, qui intègre fortementl'appareil scolaire et la formation en entreprise, ou le système japonais, qui valorise uneprogression régulière de la main-d'œuvre « sur le tas », et le système français, oùl'apprentissage est faible et mal considéré, l'essentiel de la formation se faisant dans le cadrescolaire largement déconnecté des besoins précis ressentis par les entreprises, lesquellesobéissent, pour leur part, à un modèle fortement hiérarchisé. Ces structurations ont chacune154Richard LAYARD, Stephen NICKELL et Richard JACKMAN, Unemployment :Macroeconomic Performance and the Labor Market, Oxford University Press,New York, 1991.93

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