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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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formulation qui aboutit à des résultats similaires, mais paye le prix d’un plus grand réalismede ses hypothèses par une complexité qui en limite l’application. On considère ici des produitsdifférenciés par des attributs mineurs, mais issus d’une même combinaison productive.Chaque firme a le monopole sur une variété différenciée, en raison du monopole naturelconféré par les coûts de mise au point. L’entrée dans la branche est libre : les concurrentspotentiels peuvent donc librement proposer de nouvelles variétés, en supportant à leur tour uncoût fixe de mise au point pour chacune d’elles. Le nombre de variétés offertes est limité parl’étendue du marché (on retrouve l’idée d’Adam SMITH) en raison des coûts fixes. Àl’équilibre, les marges réalisées par les firmes couvrent juste les coûts fixes : il n’y a pas deprofit justifiant la poursuite des entrées. Le consommateur considère toutes les variétéscomme équivalentes – dans le cadre de modèles opérationnels, cette hypothèse est relâchée –et sa satisfaction marginale décroît avec la quantité qu’il consomme d’une variété donnée. Lafaçon optimale d’allouer sa dépense est donc de répartir sa consommation de façon égale surl’ensemble des variétés. À l’ouverture à l’échange, le nombre de variétés augmente, maismoins que du nombre de variétés étrangères : il y a en effet des sorties de la branche, car lesfirmes des deux pays, confrontées à une demande plus sensible aux écarts de prix, réduisentleurs marges, grandissent et réalisent des économies d’échelle. On obtient finalement troisrésultats. Le commerce accroît la variété, ce qui augmente le bien-être des consommateurs ou,dans des modèles plus complexes, l’efficacité des producteurs utilisant les importations enconsommation intermédiaire. L’ouverture au commerce peut être assimilée à un chocconcurrentiel : supprimer les entraves aux échanges réduit la protection naturelle offerte par ladistance. Les échanges sont intrabranche, dans la mesure où toutes les variétés nationales sontconsommées à l’étranger et réciproquement.La synthèse proposée par Elhanan HELPMAN et Paul KRUGMAN 320 en 1985en termes d’équilibre intégré a permis de dépasser l’opposition paradigmatique entre avantagecomparatif et concurrence imparfaite, en donnant une nouvelle interprétation de l’apport deJaroslav VANEK. Ils considèrent une situation initiale (théorique) d’intégration parfaite del’économie mondiale : les prix des biens et les rémunérations des facteurs sont identiquespartout. La question est alors de savoir sous quelles conditions un découpage arbitraire decette économie intégrée en économies nationales différemment dotées en facteurs permet dereproduire les conditions de départ. Ce cadre abstrait permet d’intégrer différentes structuresde marché, en concurrence parfaite ou imparfaite. Il apparaît que l’écart de dotation factorielleentre les pays (pour l’essentiel leur écart de niveau de développement) renforce le caractèreinterbranche des échanges, tandis que la similarité des pays conforte l’échange intrabranche.Ce résultat est tout à fait conforme aux observations. Les pressions redistributives associées àl’échange sont d’autant plus intenses que l’échange est interbranche et donc que les pays sontdifférents. Enfin, lorsque les pays sont trop différents, la seule mobilité des biens ne pourraassurer l’égalisation des revenus de facteurs. Au total, la théorie classique du commerceinternational, favorisant les explications en termes d’avantage comparatif, rendrait mieuxs’attache à donner de son produit une image "différente" de manière àexploiter le goût des consommateurs pour la différence, le consommateurrecherche en fait une "variété idéale" du produit, chaque producteurréalisant une "variété réelle" de ce produit. Dans ces conditions même siles technologies et les dotations factorielles sont identiques, l’échangeaugmente le bien être et aura lieu parce qu’il augmente le nombre de"variétés offertes". Puisque les deux pays ont des marchés importants pourdes produits d’une même catégorie, ils doivent les différencier pourpouvoir séduire les clients étrangers.320 E. HELPMAN et P. KRUGMAN, Market Structure and Foreign Trade, WheatsheefBooks, Harvester Press, M.I.T., 1985.269

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