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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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L’analyse comparée des systèmes d’intelligence économique dans le monde amis en lumière trois points saillants : l’information constitue un atout essentiel de lacompétitivité des économies les plus offensives ; la rentabilité de l’information, pour uneentreprise, réside dans l’exploitation légale des 90 % d’informations “ouvertes” ; les nationset les entreprises qui développent une pratique collective de l’information et savent mobiliserla dimension culturelle dans la compétition mondiale bénéficient d’un avantage concurrentieldéterminant. À cet égard, la méconnaissance de l’intelligence économique comme la maîtriseinsuffisante des réseaux d’information constituent des risques réels pour les entreprisesfrançaises quotidiennement confrontées aux stratégies construites de leurs partenaires et deleurs concurrents. L’exemple des coopérations industrielles avec l’étranger le montre bien : lepartenaire qui contrôle les flux d’intelligence économique au sein de la dynamique de l’accordsaura inévitablement tirer profit de l’asymétrie qu’il aura instaurée dans le rapport de forces,et cela quelle que soit l’issue de l’accord. Dans le domaine des technologies clés, l’absence demaîtrise des réseaux d’information peut ainsi conduire à une suprématie irréversible desconcurrents. On conçoit alors la nécessité pour la France de renforcer ses outils de diagnosticet d’influence, non seulement au sein de l’Union européenne, face aux stratégies mises enplace par les États membres qui disposent de savoir-faire établis en intelligence économique,mais surtout au regard des défis posés par les réseaux d’alliances stratégiques mondiaux quise tissent actuellement entre les États-Unis et le Japon dans le domaine des hautestechnologies. Dans ce contexte, l’évolution vers une culture ouverte et collective del’information s’impose. Elle est indissociable de l’élaboration d’une vision partagée desobjectifs et appelle une révision des modes de réflexion et des comportements de l’ensembledes acteurs, comme le souligne le rapport du groupe Martre. À ces derniers, l’apprentissage del’ère stratégique impose désormais de savoir conjuguer la stricte logique productive etcommerciale et l’interprétation de facteurs culturels des environnements multiples. Ils nepourront orienter efficacement les dispositifs de veille et d’influence sans vision de long termeni forte cohérence prospective. Ainsi, dans les entreprises, les états-majors des groupes et lesresponsables des P.M.E.-P.M.I. doivent s’impliquer dans la mise en œuvre de l’intelligenceéconomique en explicitant et en hiérarchisant leurs besoins en informations selon desorientations clairement définies. La création d’une fonction d’animateur de l’intelligenceéconomique doit accompagner la mise en place d’une organisation flexible fonctionnant enréseau. Il revient à l’État de jouer ici un rôle incitatif puissant et d’orienter efficacement lesmissions des administrations concernées. La veille technologique et économique, orientéevers leurs besoins et ceux des entreprises, devrait constituer une priorité absolue pourconcevoir des visions stratégiques adaptées aux pôles multiples de l’économie mondiale.L’État doit se doter en outre d’une véritable doctrine de la sécurité économique, en s’appuyantsur le nouveau Code pénal, qui élargit le champ de la protection des intérêts fondamentaux dela nation au potentiel économique et technologique des entreprises. À l’échelle des régions,trois priorités s’imposent aux acteurs locaux, qui doivent bâtir leurs stratégies surl’intensification croisée des actions de développement local, sur des alliances interrégionales,nationales et européennes, ainsi que sur des réseaux d’appui à l’exportation associant lesentreprises, les collectivités territoriales et les services compétents de l’État. L’efficacitécollective de ces pôles essentiels d’un système d’intelligence économique national à bâtir nesaurait être atteinte sans une urgente redéfinition du rôle des organisations professionnelles etdes banques dans le recueil, le traitement et la distribution de l’information et sans la créationd’enseignements académiques et professionnels spécifiques dans le domaine de l’intelligenceéconomique. À peine les enjeux de l’intelligence économique sont-ils posés en France quedéjà leur pertinence s’impose pour les institutions de l’Union européenne et que se révèlenécessaire l’engagement d’une réflexion sur les outils et la finalité de la démarche. On a citél’exemple des réseaux planétaires d’alliances nippo-américains dans le domaine des hautes280

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