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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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L’analyse comparée des systèmes d’intelligence économique dans le monde aété conduite de façon approfondie pour la première fois en France au sein du groupe de travaildu Commissariat général du plan, présidé par Henri MARTRE 327 en 1994. Il ne s’agissait pasde rechercher des modèles à transposer, mais de concevoir une grille de lecture innovante,révélatrice des points forts et des lacunes du pays en la matière. Or, à l’heure où lacompétition sur les marchés mondiaux appelle à la mobilisation collective des capacitésoffensives et défensives des acteurs économiques, le dispositif d’intelligence économiquefrançais demeure très en retrait de l’efficacité requise par les enjeux. Les entreprises et lesbanques disposent pourtant d’un riche passé dans la pratique de l’intelligence économique. Audébut du siècle, les “voyageurs” de la société Michelin constituaient un véritable réseau deveille stratégique. Actifs sur les marchés étrangers, ils identifiaient les opportunitéscommerciales et orientaient par leurs informations les décisions d’implantation internationalede l’entreprise. Sait-on que le Crédit lyonnais, sous la III e République, étaitinternationalement à la pointe des actions de gestion offensive de l’information ? L’absenced’une culture écrite de l’intelligence économique et la mauvaise gestion du secret ont entravéla transmission cohérente de ces savoir-faire essentiels. Il en résulte de nombreuses lacunesdans le dispositif français, aujourd’hui embryonnaire et éclaté, ainsi qu’une prise deconscience relative par les décideurs du rôle joué par la gestion stratégique de l’informationdans la compétitivité et dans la défense de l’emploi.Trois freins majeurs s’opposent encore à une large diffusion de l’intelligenceéconomique. En premier lieu, sa pratique dans les entreprises ne repose que sur une culturepropre à certains métiers. La veille stratégique n’est ainsi développée qu’au sein d’entreprisessensibilisées de secteurs en alerte, tels que l’aéronautique, les télécommunications, l’énergieou la chimie. Le savoir-faire accumulé y est entretenu par les seuls spécialistes. Il faitrarement l’objet d’une concertation ou d’une diffusion régulière. Par ailleurs, les deuxfonctions “informatives” clairement identifiées par les entreprises sont la protection dupatrimoine industriel et la veille technologique. Essentiellement développées dans les grandsgroupes, elles sont orientées vers l’innovation et la commercialisation des produits, etattestent de ce fait d’une conception partielle de l’intelligence économique, plus défensivequ’offensive. Enfin, le dispositif français est caractérisé par la faiblesse du marché privé del’information et par la prédominance de l’État. Issu d’une tradition historique, le dispositifpublic de collecte et de diffusion de l’information économique, scientifique et techniquedemeure cloisonné et dispersé. En outre, malgré la diversité des flux de données, lesentreprises sont confrontées à une offre publique inadaptée à leurs besoins opérationnels,notamment lorsqu’il s’agit d’informations relatives aux marchés étrangers. Ainsi les lacunesdu dispositif français d’intelligence économique conduisent à une évaluation floue desmenaces et des opportunités, ainsi qu’à un déficit d’ajustement stratégique. Ces carences serévèlent précisément dans la méconnaissance des dispositifs étrangers les plus offensifs,notamment de leur capacité à construire des stratégies d’influence au service de leur propreintérêt national.327Rapport Martre à propos de l'évaluation des pratiques nationales enintelligence économique. Ce concept d'intelligence économique concerne lamaîtrise et de la protection de l'information stratégique utile pour tousles acteurs économiques. L'intelligence économique se pratiquait déjà auMoyen-Age. Mais ce sont les Anglais qui les premiers l'ont développée, il ya cinq cents ans. Les Japonais l'ont systématisée dans les années 50 et lesAméricains l'ont conceptualisée en 1986. En France, le rapport MARTRE,point de départ du mouvement, date de 1994. Un comité pour l'intelligenceéconomique a ensuite travaillé avec Bernard ESAMBERT en 1996. Puis, en2003, Bernard CARAYON a remis un rapport sur le sujet au Premier ministre.279

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