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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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L’idée que la période 1973-1979 mérite le terme de crise a été parfoiscontestée: à l’exception de l’année 1975, la croissance ne reste-t-elle pas positive ? Le termede récession n’est-il pas alors plus approprié ? D’autres chiffres sont pourtant sans appel: lenombre de faillites (+ 27 % en France en 1974 par rapport à 1973), la régression de laformation brute de capital fixe (- 4,5 % en 1974 et - 5,2 % en 1975 dans l’O.C.D.E.), lamontée du chômage surtout. La rupture essentielle est bien là: au plein emploi des TrenteGlorieuses succède, de façon durable, un sous-emploi dont la progression semble, au moinsjusqu’au milieu des années quatre-vingt, inéluctable. Voilà qui entretient le doute sur lesméthodes du passé – tant il est vrai que la crise de confiance est le corollaire de la crised’autorité.Sans doute certains éléments ont-ils de quoi dérouter. D’abord, si tous lesindices fléchissent, ils n’en continuent pas moins à progresser entre 1973 et 1979, à l’imagedu taux de croissance: la productivité du travail dans l’industrie augmente au rythme de 2,6 %l’an au sein de l’O.C.D.E., la formation brute de capital fixe de 1,2 %; le commerce mondialcroît en volume de 3 % chaque année (contre 9 % entre 1963 et 1973), la consommationprivée de 3 %... Rien à voir avec l’effondrement généralisé des années trente. Plus étonnantencore, la crise s’accompagne d’une forte inflation qui justifie l’invention du terme« stagflation » et remet en question les analyses de PHILLIPS sur l’évolution opposée duchômage et de la hausse des prix.Atténuée, la crise est aussi originale. Mieux, elle est originale parcequ’atténuée. Trois types d’intervention, qui n’existent pas dans les années trente, font toute ladifférence :– la concertation entre pays développés se maintient, comme en témoigne en 1973 laconstitution du G 5 qui réunit les cinq premières puissances mondiales; le Tokyo Round(1973-1979) permet une nouvelle baisse des droits de douane; le G.A.T.T. contient ainsi (sansles empêcher totalement) les tentations protectionnistes;– au niveau intérieur, les États agissent; la distribution d’indemnités aux chômeurslimite l’effondrement de leur pouvoir d’achat; l’aide aux entreprises retarde certaines faillites;les grands projets publics (comme le nucléaire en France) soutiennent l’investissement etl’activité. Fait significatif, les réflexes keynésiens ne sont pas abandonnés et de nombreuxpays adoptent des politiques de relance (relance CHIRAC en France, de 1975 à 1976; actionde CARTER aux États-Unis, etc.). Une différenciation peu cependant être établie entre lespays qui acceptent de faire supporter rapidement la hausse du prix du pétrole à leurspopulations (Japon) et ceux qui retardent les politiques impopulaires (au risque de rendre plusdifficile la reprise);– au niveau international, le paradoxe veut que l’action la plus décisive soit menée pardes organismes privés, les banques multinationales. Les pays de l’O.P.E.P. accumulent eneffet d’énormes excédents courants, les pétrodollars. Le gel de ces devises pourrait provoquerune contraction de l’activité et plonger le monde dans la déflation. Tel n’est pas le cas. Cessommes sont en effet réinjectées dans l’économie mondiale de différentes façons: aide auTiers Monde, investissements dans les pays du Nord ou placements auprès des banques, quipeuvent ainsi accorder des prêts au Tiers Monde. Fort de ces transferts et bénéficiant parfoisde la hausse du prix des matières premières, le Sud développe ses achats dans le Nord ettraverse assez bien cette période (à l’exception de l’Afrique noire).211

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