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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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n’est pas négligeable dans la conjoncture actuelle), mais la diminution du chômage structurelrésulterait essentiellement d’un accroissement de la flexibilité du marché du travail. On peutavoir en revanche une vision radicalement différente du rôle des politiques économiques si lalenteur des mécaniques d’ajustement est telle qu’une période de faible croissance laisse destraces durables. L’économie s’adapte alors progressivement à une situation de chômage élevéet les mécanismes concurrentiels ne sont plus à même de ramener l’économie au chômageantérieur. En d’autres termes, la hausse de la composante structurelle du chômage n’est que laconséquence d’un chômage conjoncturel trop prolongé.L’apparition du chômage de masse dans la Communauté européenne n’a pasété un phénomène continu. Il s’est développé au cours de deux périodes relativement brèves,la première moitié des années quatre-vingt et le début des années quatre vint dix, caractériséespar des politiques fortement restrictives qui ont prolongé les récessions. Les Etats-Unis ont aucontraire massivement utilisé la politique budgétaire pour sortir de la récession de 1982 ettout aussi massivement utilisé la politique monétaire pour stimuler la reprise après larécession de 1990-1991. Parce que chaque pays européen pris isolément a eu peu d’influencesur sa propre croissance, on a fini par croire que la croissance et l’emploi n’étaient plus duressort des politiques économiques.L’Europe souffre moins d’une rigidité des salaires, au demeurant guère plusélevée qu’aux Etats-Unis, que de l’inadéquation entre son intégration économique et sonintégration politique. Qu’adviendrait-il des Etats-Unis si cinquante deux états indépendantsréagissaient aux chocs de l’économie mondiale en fonction de ce qu’ils pensent être leurpropre intérêt ? Réaliser un marché intégré, aujourd’hui plus grand que celui des Etats-Unisd’Amérique, sans avancer simultanément dans la construction politique et la solidaritéeuropéenne, c’est faire de notre continent un « bateau-ivre ». Les nations européennes l’ontencore récemment illustré, en transformant un choc initialement expansionniste, laréunification allemande, en choc déflationniste. Car la réunification allemande était un chocpotentiellement expansionniste. Lorsqu’un état américain, frappé par un cyclone ou untremblement de terre, est contraint d’investir massivement pour reconstruire son économie, lerésultat est en général une forte expansion, non seulement dans l’état en question, mais aussidans l’ensemble de l’Union. Car d’une part, tous les états participent à sa reconstruction parl’intermédiaire du budget fédéral et, d’autre part, la politique monétaire de l’Union n’est pasdécidée en fonction de la situation particulière de l’état, mais en fonction de la situationparticulière de l’état, mais en fonction de l’intérêt général.Le chômage n’est pas plus une fatalité que ne l’était l’inflation au début desannées quatre-vingt. Si les nations européennes appliquaient à le résoudre la mêmepersévérance qu’elles l’ont fait à réduire l’inflation dans la décennie précédente, le chômagede masse pourrait sans doute disparaître à l’horizon d’une dizaine d’années.La reprise de la seconde moitié des années quatre-vingt donne un ordre degrandeur des effets que l’on peut attendre d’un retour de croissance : de 1986 à 1990 l’emploiaugmenta de 1,5 % par an en moyenne (soit cinq fois plus que dans les années soixante), avecune croissance du PIB atteignant à peine 3,5 %. Mais la reprise ne fut pas assez durable dansla plupart des pays pour résorber le chômage accumulé au cours des années précédentes.Parmi les grands pays industrialisés, les seuls à avoir effacé les effets sur le chômage de larécession antérieure furent ceux qui purent maintenir pendant plusieurs années consécutivesune croissance proche de 4 % par an : les États-Unis pendant six ans (1983-1988), leRoyaume-Uni pendant quatre ans (1985-1988), l’Allemagne occidentale pendant quatre ans164

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