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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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compte des échanges (en concurrence parfaite) entre économies très différentes. À l’inverse,les échanges entre économies similaires seraient mieux expliqués par les nouvelles approchesen concurrence imparfaite accordant une place centrale aux rendements croissants, à ladifférenciation des produits et aux stratégies des firmes.Le modèle de concurrence monopolistique du commerce internationalcomporte, en creux, une intuition dont la portée va rapidement s’avérer décisive : si l’onsubstitue à la mobilité des biens celle du facteur de production, et si les deux pays sontinitialement de taille identique, l’équilibre initial de localisation (la moitié des firmes danschaque pays) est stable. Par contre, si l’un des deux pays est initialement légèrement plusgrand, les économies d’échelle y rendront la production plus efficace. Le revenu réel y seraalors plus élevé, et la variété offerte plus large. Cela constituera un motif suffisant à lamobilité du facteur qui viendra s’agglomérer dans la localisation la plus attractive.Approfondissant cette idée, Paul KRUGMAN en 1991 provoque le renouveau de l’économiegéographique. Deux facteurs apparaissent alors libérer les forces d’agglomération : le niveaudes économies d’échelle et la fraction de la dépense totale réalisée sur les biens issusd’activités à rendements croissants. S’y oppose l’importance des coûts de transport, ou plusgénéralement de transaction. Une lecture trop rapide de cette nouvelle littérature a faitcraindre que l’approfondissement de l’intégration européenne débouche sur des phénomènesincontrôlés d’agglomération des activités, divisant l’Europe en un centre prospère et unepériphérie, et relançant de façon corollaire les processus de spécialisation. En réalité, lesconditions initiales peuvent jouer contre les effets d’agglomération et ces derniers peuventjouer plus au niveau régional qu’au niveau des nations.Ces questions de localisation doivent également être analysées du point de vuedu choix des firmes entre exporter ou produire à l’étranger. En réalité, un arbitrage s’imposeentre réaliser des économies de coûts de transport et tirer parti des économies d’échelle enconcentrant la production dans l’espace. L’issue de ce choix dépend donc des caractéristiquestechniques des activités et de l’éloignement des marchés. James MARKUSEN 321 en 1995montre que si les économies d’échelle sont élevées au niveau des firmes et faibles au niveaudes unités de production, alors la multinationalisation des firmes et l’essaimage des filialesapparaîtront comme une bonne solution, et cela d’autant plus que les coûts de transport (ouplus généralement les barrières aux échanges) seront élevés. Plus généralement, entre payssimilaires en taille, en dotation factorielle ou en capacité technologique, la globalisationdevient dominée par des firmes multinationales, dont l’activité progresse plus vite que leséchanges.4° La mondialisation et la croissanceLa mondialisation a placé la diffusion du progrès technique et le commerceextérieur au cœur de la croissance et du développement. Pourtant, rarement un phénomèneéconomique aura été aussi décrié. Dans son ouvrage La Grande Désillusion (Fayard, 2002) –traduction française de Globalization and its Discontents 322 , Joseph STIGLITZ revient sur lesfailles du système. Certes, la mondialisation s’est révélée être un formidable instrument dedéveloppement. Le miracle asiatique en est la plus parfaite illustration. Mais elle a contribuédans le même temps à accroître les interdépendances des économies et, ce faisant, leur321MARKUSEN J., The Boundaries of Multinational Enterprises and the Theoryof International Trade, Journal of Economic Perspectives, 1995.322 STIGLITZ, J., Globalization and Its Discontents (La grande désillusion),Paris, Plon (et Livre de Poche), 2003.270

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