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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Les mutations de l'industrie arrivée à maturité ont provoqué la régressiond'industries anciennes, créant des poches locales de chômage dans des régions déprimées oùces industries étaient dominantes. Les économies les plus avancées sont, de nos jours, entréesprogressivement dans une phase postindustrielle, au cours de laquelle la part de l'emploiindustriel décline à son tour. D'une part, le domaine des reconversions s'élargitconsidérablement dans toutes les branches d'activité, au fur et à mesure que l'espaceéconomique se reconstruit autour de systèmes urbains qui attirent l'essentiel des ressources.D'autre part, les méthodes de reconversion doivent s'adapter à la diversité des activitéséconomiques chaque fois qu'un point nouveau souffre de régression économique. Enfin,parce que les reconversions ne sont plus isolées, elles sont de plus en plus ressenties commeune contrepartie coûteuse de l'abondance et de la croissance : il faut alors s'interroger sur leurnécessité et leur finalité.La croissance économique très rapide des économies industriellesoccidentales, après les épreuves de la grande crise et la Seconde Guerre mondiale, a eu poureffet de renforcer le courant des migrations vers les villes. Ainsi, en France, alors que lesdeux tiers de la population vivent dans les villes en 1968, les régions dites de fortepolarisation économique ont déjà un taux d'urbanisation de 80 %. La nouvelle répartitiongéographique des activités économiques, dominée par des types de relations propres auxrégions urbaines, conduit à modifier la répartition antérieure dans l'espace, en déplaçant leshommes, les entreprises et les capitaux. Ce changement entraîne le déclin des formeséconomiques anciennes et appelle une reconversion aussi bien dans l'espace urbain querural ; il fait naître également de nouveaux espaces interstitiels à leurs frontières.L'espace rural avait été en Europe, et particulièrement en France, protégé desmutations rapides que connaissait la civilisation urbaine. C'est pourquoi la modernisation del'agriculture, au début des années cinquante, a introduit des secousses brutales alorsqu'ailleurs (États-Unis) les changements ont été progressifs. En 1936, les paysans formaientencore plus du tiers des travailleurs français : en 1968, ils n'étaient plus que 15 %. Lesreconversions imposées par cette forme de modernisation tendent à favoriser une grandeagriculture industrialisée et ne laissent qu'une place réduite à l'agriculture traditionnelle. Dèslors, les surfaces occupées par cette agriculture de compétition sont plus restreintes et lesterres libérées sont disponibles pour d'autres usages. Mais, à partir du moment où lacampagne a perdu ses paysans, le village ses commerçants, les reconversions envisagéestendent le plus souvent à y introduire le cadre urbain. C'est ainsi que les zones de montagne(Alpes, Pyrénées) où l'agriculture familiale se meurt deviennent des zones touristiques et desvilles « de neige ».Accueillant les émigrants qui quittent les régions abandonnées, l'espace urbainattire 60 à 80 % de la population totale dans les pays techniquement avancés, mais n'occupeque 10 à 20 % du territoire. L'organisation économique et sociale de ces régions de hautedensité de peuplement devient prédominante ; le fonctionnement et la dynamique du systèmeéconomique se réduisent progressivement à l'économie urbaine. Or les régions urbainesenglobent des branches d'activité inégalement développées et l'extension du progrèstechnique crée de nouveaux écarts entre un secteur avancé et un secteur en régression. Dansle secteur des activités directement productives, particulièrement dans l'industrie, larégression des activités traditionnelles se poursuit. En amont et en aval de la production, lesactivités de services sont plus étendues que le secteur directement productif. Ce secteurtertiaire connaît à son tour des régressions ; or, dans un système d'économie urbaine, iloccupe 60 à 80 % de la population active. Dès lors, le petit commerce cède sa place aux140

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