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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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A la lumière des récents événements, des chercheurs ont entrepris undécryptage du conflit de l'équipementier automobile Chausson, survenu en 1995. A l'époque,les mêmes causes avaient produit les mêmes effets. Déjà, les Chausson s'étaient battusviolemment pour obtenir un plan social, jugé exemplaire. Ces travaux démontrent qu'un bonplan social ne coûte pas plus cher qu'un mauvais. Une analyse pluridisciplinaire des planssociaux ayant accompagné la fermeture de Chausson-Creil, cette étude a été coordonnée parFrédéric BRUGGEMAN 626 .En voici un résumé : Même en temps de reprise économique, lesfermetures d'usines restent fréquentes ; elles suscitent l'angoisse des personnels etémeuvent l'opinion. La tentation est de mettre des freins pour empêcher lesfermetures indues. Mais cela risque de ne faire que retarder des fermeturesinéluctables et de compliquer les solutions. Ne faut-il pas au contraire mettre enplace des processus de reconversion et pousser les entreprises à y investir du tempset de l'argent, voire les y contraindre ? Frédéric BRUGGEMAN, en tant qu'expertmobilisé par les comités d'entreprise, a pu observer de nombreux cas de fermeturesd'usines et participer à des opérations réussies de reconversion, telles que celle quis'est déroulée lors du dernier plan social de l'usine Chausson, ce qui l'amène àprôner un véritable droit à la reconversion. Le retour de la croissance :Entraînant la radicalisation des conflits sociaux, celle de l'été est étroitement liée auretournement de la situation de l'emploi. Dans les années 90, quand les indicateurséconomiques sont au plus bas, les restructurations se succèdent dans une relative apathie : lessalariés ont intégré la notion de crise. Il y a une sorte d'acceptation fataliste du chômage. C'estdouloureux, mais c'est le prix à payer. «Pendant la récession, les gens étaient dans uneposition de soumission économique. Ils ne disaient rien de peur d'être les premiers licenciés»,dit Rachel BEAUJOLIN 627 . La reprise provoque un retournement, remonte le niveau desexigences. On veut bien être victimes de la crise, mais pas être exclus de la croissance. Aprèsdes années d'autocensure et de refoulement, la parole se libère, forcément violente. «Laviolence », dit Rachel BEAUJOLIN, « est à la hauteur de tout ce que les salariés ont subidurant les années de crise. Par cette violence, ils disent : "On en a ras le bol."» Mensonge et trahison :Quatorze plans sociaux en quatorze ans: avant la fermeture de leur usine cet été, les ouvriersde Cellatex ont vu se succéder dépôts de bilan et repreneurs qui tous leur affirmaient qu'ils neperdraient pas leur emploi. Le mensonge fait partie de tout conflit social et décuple laviolence. Lorsque tout s'effondre, les salariés réalisent qu'ils ont laissé partir leurs collègues,ont accepté les pires compromissions, pour rien. Ils se sont fait rouler dans la farine. «La626Frédéric BRUGGEMAN, Pour un véritable droit à la reconversion, Syndex,Maître Henri-José <strong>LE</strong>GRAND, Avocat et Bernard MASSÉRA, Ancien responsable duComité central de Chausson. Le texte complet est paru dans le journal del'École de Paris N° 33, 20/09/2001.627Rachel BEAUJOLIN, chercheur en économie.553

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